En visite pendant cinq jours dans le pays, le chef des catholiques essaie de convaincre les Colombiens de s’impliquer dans la construction d’une paix durable.
Le président colombien Juan Manuel Santos, n’a pas lâché d’une semelle le pape François après son arrivée, mercredi après-midi 6 septembre, pour une visite de cinq jours en Colombie. Cette durée inhabituellement longue pour un séjour dans un même pays vient couronner la signature de l’accord de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
Le chef d’État colombien a mis les petits plats dans les grands – vaste tribune vibrante de mains agitant des mouchoirs blancs à l’aéroport, troupe de danseurs, escorte à cheval pour la papamobile à Bogota – pour mettre la visite de son hôte au service de cet accord, qui met fin à plus de cinquante ans de guerre mais qui divise profondément le pays, avant l’élection présidentielle de 2018. A peine revenu de l’aéroport, Juan Manuel Santos a convoqué la presse et fait connaître sa satisfaction « pour la merveilleuse visite du Saint-Père ».
Jeudi matin, lors de la rencontre officielle avec le chef de l’Église catholique, Juan Manuel Santos a mis en avant le « moment unique » que vit la Colombie, « seul pays au monde où aujourd’hui la guerre cède le pas à la parole, où on détruit des armes ». Mais il a aussi concédé à son invité que le plus difficile restait sans doute à faire : parvenir à une véritable réconciliation dans un pays déchiré pas plus de cinquante ans de violences politiques et de guerre interne, et aujourd’hui divisé sur l’accord avec les FARC. « Le silence des fusils ne sert à rien si les cœurs demeurent armés », a-t-il dit.