Plus radicaux que la majorité du mouvement indépendantiste catalan, le groupe Arran a publiquement brûlé le drapeau de l’UE ainsi que ceux de la France et de l’Espagne.
Un responsable consulaire français a demandé l’intervention de la justice.
Le 11 septembre dernier, jour national de la Catalogne, près d’un million de personnes ont défilé dans les rues de Barcelone pour demander l’organisation d’un référendum sur l’indépendance de la région. En marge de ce rassemblement, des groupes indépendantistes plus radicaux ont tenu à exprimer leur différence en brûlant des drapeaux français, espagnol et européen.
Membre de l’extrême-gauche indépendantiste, l’organisation Arran milite pour une Catalogne indépendante mais également réunifiée – c’est à dire incluant à la fois la partie espagnole et la partie française. Elle rejette autant la souveraineté espagnole que la souveraineté française, et s’inscrit en opposition aux politiques de l’Union européenne. «Ni France, ni Espagne : pays catalans !» pouvait-on lire sur une banderole déployée par l’organisation qui se revendique à la fois féministe, indépendantiste et socialiste.
Le conseiller consulaire pour les Français de Catalogne, d’Aragon et des Baléares, Raphaël Chambat, a manifesté son indignation sur Twitter, demandant à la justice d’agir. Toutefois, si l’outrage aux symboles nationaux est bien puni par la loi française, rien ne semble permettre de punir les auteurs de ce geste hors du territoire national. «Nous n’accepterons sous aucun motif que notre drapeau soit brûlé», a-t-il ajouté. Il a par ailleurs appelé l’ensemble de la gauche indépendantiste à se désolidariser de l’organisation Arran et à condamner ce geste.
Le terme «pays catalans» désigne historiquement l’ensemble des territoires où la langue catalane est présente. Ceux-ci s’étendent certes des deux côtés de la frontière franco-espagnole, mais également dans d’autres territoires du royaume d’Espagne (Baléares, Murcie, Aragon…), dans la principauté d’Andorre et même en Sardaigne.