Les propositions du président français, Emmanuel Macron, et de celui de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à propos de l’avenir de la zone euro sont « absolument compatibles », a déclaré jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici.
Les deux dirigeants ont récemment exprimé des positions apparemment divergentes sur le sujet, le Français souhaitant « un vrai budget de la zone euro », contrairement au président de la Commission.
« Une mauvaise grille de lecture »
Lors de son discours annuel sur l’état de l’Union, mercredi, Jean-Claude Juncker s’est dit favorable non pas à un budget distinct mais plutôt à « une ligne budgétaire conséquente dédiée à l’Eurozone dans le cadre (du) budget de l’UE ». « C’est une mauvaise grille de lecture (…) de chercher à opposer Juncker et Macron. C’est une mauvaise grille de lecture politique, parce qu’il n’y a pas cette volonté de la part de Jean-Claude Juncker », a jugé Pierre Moscovici lors d’une conférence de presse, à Paris. « C’est aussi une mauvaise grille de lecture tout court parce que, en réalité, leur propositions, leurs visions, me paraissent absolument compatibles », a-t-il ajouté.
« Un ministre de la finance de la zone euro »
L’ex-ministre français a cité au nombre des convergences la volonté de mieux contrôler les investissements étrangers en Europe, le souci de lutter contre le réchauffement climatique mais aussi l’approche de la gouvernance au sein de la zone euro. « Je l’ai entendu, comme le président français, souhaiter un budget de la zone euro, je l’ai entendu comme le président français parler d’un ministre des Finances de la zone euro », a-t-il poursuivi. Selon lui, il ne peut y avoir de distinction entre les deux budgets puisque, dans l’esprit de Jean-Claude Juncker, la monnaie unique est appelée à devenir un jour celle de tous les pays membres de l’UE. « L’euro pour tous, voilà au fond ce qu’est notre attitude. Et dès lors qu’il y a un euro pour tous, il est logique que le budget de la zone euro procède du budget européen », a justifié Pierre Moscovici. Emmanuel Macron doit présenter plus en détail ses propositions en la matière après les élections allemandes du 24 septembre.