Naomi Barbas, une jeune Française convertie qui rêvait de voir son époux religieux « mourir en martyr » et l’a rejoint deux fois en Syrie, a été condamnée vendredi à Paris à six ans de prison ferme.
Une peine plus lourde que celle requise par le procureur, qui avait demandé 5 ans de prison dont une année de sursis avec mise à l’épreuve.
La jeune femme, enceinte, le visage très pâle encadré d’un hidjab, est sortie de la salle d’audience menottes aux poignets, sans un mot.
Le tribunal correctionnel a estimé que Naomi Barbas, 23 ans, avait apporté un « soutien inconditionnel à la cause jihadiste » et « sciemment organisé des escroqueries destinées à financer la cause », notamment en détournant des prêts à la consommation.
« Votre dangerosité est démontrée par votre discours », lui a asséné la présidente, jugeant ses regrets peu convaincants et rappelant qu’elle avait déclaré vouloir voir son époux religieux Rached Riahi « tomber en martyr » sur le front syrien et souhaité avoir un garçon pour qu’il aille « combattre ».
Naomi Barbas était partie deux fois en Syrie, de décembre 2012 à fin janvier 2013 puis d’avril à juillet 2014, rejoindre un mari polygame, chargé de « l’entraînement des nouvelles recrues » francophones et condamné en juillet aux assises de Paris, en son absence, à 20 ans de réclusion criminelle pour sa participation à la filière jihadiste dite de Cannes-Torcy.
Après son second retour de Syrie, Naomi Barbas a entretenu une relation en prison avec Ibrahim Boudina, arrêté dans le sud-est de la France en possession d’explosifs et lui aussi condamné à 20 ans de prison lors du procès de la filière de Cannes-Torcy. Plus récemment, a relevé le tribunal, elle a épousé religieusement un « détenu radicalisé », dont elle est enceinte.
Pour leur participation à des collectes de fonds destinés « au financement du terrorisme », le tribunal a également condamné un frère et une soeur de Rached Riahi respectivement à trois ans de prison avec mandat de dépôt et deux ans de prison, immédiatement aménageables.
Il est à noter que le 5 septembre Nathalie Haddadi, âgée de 42 ans, Alsacienne a été accusée d’avoir envoyé 5500 euros à son fils qui s’en était servi pour rejoindre la zone irako-syrienne. Sur le banc des accusés, la mère-djihadiste était à côté de son fils cadet et d’un ami de son fils aîné.