Attaque terroriste : l’enquête continue, après deux arrestations en Angleterre

Trois jours après l’attentat à la bombe dans le métro londonien, l’enquête se poursuit lundi. Deux personnes ont déjà été arrêtées.

Trois jours après l’attentat à la bombe dans le métro londonien, l’enquête se poursuit lundi, avec déjà deux arrestations, et la tension est retombée avec un abaissement du niveau d’alerte terroriste. « Le centre d’analyse terroriste a décidé d’abaisser ce niveau de critique à grave », a annoncé dimanche après-midi la ministre de l’Intérieur Amber Rudd. La menace d’un attentat n’est donc plus considérée comme « imminente », mais comme « hautement probable ». La dernière fois que le Royaume-Uni avait été placé en état d’alerte critique remonte au mois de mai, après l’attentat qui avait fait 22 morts lors d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande à Manchester (nord), lui aussi revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Du côté de l’enquête, les choses se sont accélérées ce week-end, avec l’arrestation d’un homme de 21 ans samedi soir dans la banlieue ouest de Londres, à Hounslow, aux alentours de 23h50 (22h50 GMT). Une perquisition « liée à cette arrestation » a eu lieu dimanche à Stanwell (banlieue ouest de Londres), à quelques kilomètres de Hounslow, ont précisé les enquêteurs. Samedi matin, un premier suspect âgé de 18 ans avait été interpellé, au lendemain même de l’attentat revendiqué par le groupe EI qui a fait 30 blessés. Une arrestation jugée « très importante » par les enquêteurs.

Le rôle de l’EI non prouvé

Cette première interpellation est intervenue vers 07h50 (06h50 GMT) dans la zone de départ du port de Douvres, un point de transit vers l’autre rive de la Manche. Selon le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, les policiers britanniques ont indiqué « que la personne arrêtée à Douvres ne voulait pas venir en France ». Cette arrestation avait entraîné l’évacuation partielle du port vers 11h40 (10h40 GMT), afin de « fouiller les lieux par mesure de précaution ». Cette opération a permis à la police de mettre la main sur « plusieurs objets », tandis que le suspect a été transféré dans un commissariat de Londres, a détaillé un responsable de l’antiterrorisme, Neil Basu.

La police a également poursuivi dimanche une perquisition lancée samedi dans une maison du quartier résidentiel de Sunbury-on-Thames, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Londres. Selon les médias britanniques, cette maison appartient à un couple âgé respecté qui fait office de famille d’accueil et avait été décoré par la reine Elizabeth pour son action en faveur des enfants.

Des images de caméras de surveillance obtenues par des médias britanniques semblent montrer un homme quittant cette habitation vendredi matin, porteur d’un sac similaire à celui contenant l’engin explosif du métro. Concernant la revendication de cet attentat de vendredi, la ministre de l’Intérieur Amber Rudd a répété dimanche qu’il était « beaucoup trop tôt pour tirer toutes les conclusions » et que la police n’avait jusqu’ici « pas de preuve » d’une implication du groupe EI. « Tout sera fait pour comprendre » comment le suspect de 18 ans s’est radicalisé, a-t-elle insisté sur la BBC, sans plus de détail.

Signe de la nervosité ambiante, un vol British Airways Paris-Londres avec 130 passagers à bord a été retardé plusieurs heures au départ de l’aéroport Roissy-CDG dimanche matin, à la suite d’une fausse alerte à la bombe qui a nécessité l’évacuation temporaire de l’appareil.

« L’odeur de brûlé »

L’attentat de vendredi, le cinquième en six mois au Royaume-Uni, a été perpétré dans une rame en pleine heure de pointe vers 08h20 (07h20 GMT), dans la station de Parsons Green, au coeur de ce quartier aisé du sud-ouest de Londres, au moyen d’un engin explosif artisanal. Trente blessés, dont plusieurs atteints de brûlures, ont été traités mais un seul restait hospitalisé dimanche, selon les services de santé. Le bilan de l’attentat aurait pu être bien pire car l’engin explosif était destiné à faire « d’énormes dégâts », selon la Première ministre Theresa May.

Des photos diffusées sur Twitter ont montré un seau blanc en train de brûler mais peu abîmé, à l’intérieur d’une des voitures du métro. Ce seau, dont sortaient des fils électriques, était placé dans un sac de congélation de supermarché LIDL. Un témoin, Peter Crowley, a raconté avoir vu « une boule de feu ». Luis Hather, 21 ans, était dans le même métro, lors de l’explosion de vendredi, mais trois voitures plus loin: « J’ai senti l’odeur de brûlé. Comme quand vous brûlez du plastique », a-t-il témoigné auprès de l’AFP. Piétiné par d’autres voyageurs dans la panique qui a suivi, il en est sorti avec une mauvaise coupure et une jambe meurtrie. Le Royaume-Uni a été frappé ces derniers mois par une vague d’attaques qui a fait 35 morts au total, dans un contexte de multiplication des attentats jihadistes en Europe.

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