Au moins six hommes armés ont été tués en quatre jours de combats entre groupes rivaux à Sabratha, ville libyenne devenue plaque tournante pour les départs de migrants vers l’Europe, selon des bilans communiqués mercredi par les deux camps, 48 hommes armés ont été blessés.
Il n’était pas possible dans l’immédiat de vérifier ces bilans de source indépendante. Les affrontements ont débuté dimanche après la mort d’un membre de la milice d’Ahmad Dabbashi, dit Al-Ammou (l’Oncle), connu pour avoir été l’un des barons locaux du trafic de migrants. Il s’est toutefois reconverti cet été dans la lutte contre l’immigration clandestine dans cette ville située à environ 70 kilomètres à l’ouest de Tripoli.
L’incident mortel a eu lieu à un barrage tenu par une force de sécurité formée initialement par le gouvernement d’union nationale (GNA) pour chasser les jihadistes du groupe État islamique (EI), qui avaient occupé brièvement le centre-ville en février 2016. Cette force a déploré mercredi deux morts et 40 blessés dans ses rangs et parmi des « groupes alliés » depuis le début des combats, selon un de ses commandants qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat.
Son chef, le général Omar Abdeljalil, a accusé ses rivaux de recourir à des mercenaires étrangers, ajoutant que ses hommes formaient la seule « force légitime » à Sabratha. Depuis l’incident mortel de dimanche, des combats violents opposent les deux camps qui se renvoient la responsabilité des violences.
Ils s’accusent aussi mutuellement d’avoir violé mardi une trêve réclamée par des responsables locaux pour pouvoir secourir des familles piégées au milieu des combats dans le centre de cette ville côtière. La milice d’Ahmad Dabbashi combat aux côtés d’un autre groupe armé, « la brigade 48 » qui dit appartenir aux forces armées loyales au GNA.