Près de trois cents manifestants ont protesté aujourd’hui devant le consulat d’Espagne à Perpignan, contre les arrestations la veille d’une douzaine de membres du gouvernement catalan, a constaté un photographe de l’AFP.
Les manifestants, qui répondaient notamment à l’appel de l’organisation « Oui au pays catalan », scandaient « oui à la démocratie » ou encore « oui au droit de vote », brandissant le drapeau indépendantiste catalan et chantant les hymnes catalans « L’Estaca » et « Els segadors ».
La veille à Barcelone, une porte-parole de la garde civile a confirmé « treize arrestations de hauts responsables du gouvernement de Catalogne et 22 perquisitions » dans les opérations menées par les forces de l’ordre pour empêcher la tenue du référendum le 1er octobre. Après avoir défilé pour nombre d’entre eux dans les rues de Perpignan contre la réforme du code du travail, les protestataires ont déployé devant le consulat d’Espagne des banderoles proclamant en français ou en catalan: « Ni France, Ni Espagne, pays catalan, libres et solidaires » et « Votar es démocracia » (voter, c’est la démocratie).
Ils étaient également quelque 300 mercredi soir à défiler avec sifflets et casseroles devant le consulat d’Espagne. « On vient manifester pour soutenir la démocratie catalane. La question d’indépendance s’est transformée en question de démocratie », a expliqué Jordi Vera, coordinateur du collectif « Oui au Pays Catalan ». « C’est une situation à la turque, la négation des libertés individuelles et de fait, la suppression de l’autonomie de la Catalogne. Cela se fait sans couverture légale, juridique ou parlementaire ».
Jaume Roure, ancien responsable d’Unitad Catalana, parti politique catalaniste des Pyrénées-Orientales, confiait : « Ce qu’il y a de bien avec (Mariano) Rajoy (le chef du gouvernement espagnol, NDLR), c’est qu’il nous fait retrouver nos vingt ans, dans les années 70 » à l’époque de la lutte anti-franquiste.