Washington et ses alliés espèrent que ces sanctions renforcées, annoncées ce jeudi, obligeront Pyongyang à négocier la fin de ses programmes militaires.
Les États-Unis vont prendre de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord. L’annonce a été faite par Donald Trump, ce jeudi, avant des rencontres avec ses alliés japonais et sud-coréen et une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la non-prolifération nucléaire. «Nous allons imposer de nouvelles sanctions à la Corée du Nord», a déclaré le président américain, qui avait menacé mardi dans son premier grand discours aux Nations unies de «détruire complètement» ce pays et «son régime vicieux».
Donald Trump a signé un décret qui, a-t-il dit, «étend de manière significative (son) autorité pour cibler des individus, des entreprises, des institutions financières qui financent et facilitent le commerce avec la Corée du Nord». «Notre décret va tarir les sources financières qui alimentent les efforts nord-coréens pour produire les armes les plus meurtrières de l’histoire de l’humanité», a déclaré le président américain. Le département du Trésor est désormais habilité à sanctionner ceux qui effectuent «un commerce important de biens, de services ou de technologie avec la Corée du Nord». Ces nouvelles sanctions concerneront entre autres l’énergie, le secteur médical, le textile et les transports et le Trésor pourra sanctionner quiconque possède, contrôle ou exploite un port d’entrée en Corée du Nord, a précisé la Maison-Blanche. Les banques ayant des activités en Corée du Nord ne seraient en outre plus autorisées à opérer aux Etats-Unis.
Nouveau tour de vis
Mi-septembre, après une huitième série de sanctions sévères adoptées par le Conseil de sécurité, Donald Trump avait jugé qu’elles n’étaient qu’un «autre tout un petit pas» dans la bonne direction, en s’interrogeant sur leur impact. La Chine et la Russie, plus proches soutiens du régime nord-coréen continuent à plaider pour des pourparlers diplomatiques, estimant qu’une action militaire – dont Donald Trump brandit régulièrement la possibilité – serait catastrophique.
Washington et ses alliés espèrent que ces sanctions renforcées obligeront Pyongyang à négocier la fin de ses programmes militaires. Les États-Unis ont refusé toute concession pour obtenir l’ouverture de telles négociations, alors que Moscou et Pékin proposent un double moratoire, sur les expérimentations nord-coréennes et les exercices militaires américano-sud-coréens.
Donald Trump a également affirmé que la Banque centrale chinoise avait ordonné à ses banques de juguler leurs échanges avec Pyongyang. Évoquant cette mesure de Pékin, qui n’a pas été confirmée de source officielle chinoise dans l’immédiat, le président américain a salué une mesure «très courageuse» et «inattendue» pour faire pression contre les ambitions nucléaires nord-coréennes. Ce serait un coup dur pour le régime nord-coréen, la Chine étant, et de loin, son principal partenaire commercial.
Ce nouveau tour de vis intervient seulement dix jours après l’adoption d’un huitième train de sanctions par le Conseil de sécurité de l’ONU, en réponse à un nouvel essai nucléaire de Pyongyang, son plus puissant à ce jour. Elles interdisent notamment les importations de textile nord-coréen et réduisent les approvisionnements de Pyongyang en pétrole.