Lors de la manifestation organisée par la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a déclenché une polémique en affirmant que « c’est la rue qui a abattu les nazis ». Le gouvernement a fustigé l’amalgame entre le chef de l’État et les nazis.
« C’est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE ». Cette phrase lancé samedi 23 septembre par Jean-Luc Mélenchon devant ses partisans lors d’une manifestation à Paris contre la réforme du code du travail, a déclenché la colère de Matignon.
Quelques minutes après la fin de la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a estimé sur Twitter qu’il était « indigne de porter [l’écharpe tricolore de député] quand on mêle démocrates et républicains à la fange nazie ».
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a aussi jugé dimanche ces propos « indignes et honteux » et s’est dite « choquée ». « Comme tous les Français, on est collectivement insultés par ce manque de respect de notre histoire, et ce manque de respect de ceux qui on combattu (…) », a estimé Muriel Pénicaud au Grand Rendez-Vous CNews-Europe 1-Les Echos. « Quand on est député, représentant de la Nation, les propos que l’on porte ont un poids, et donc il y a une responsabilité (…) d’avoir des propos qui soient dignes ».
« Des polémiques de diversion »
Pour calmer la polémique, Jean-Luc Mélenchon a assuré dimanche sur son blog qu’il n’avait « jamais comparé le gouvernement actuel aux nazis ». Selon le leader de la France Insoumise, il s’agit de « polémiques de diversion » et de « manipulations du lendemain » pour faire oublier le succès de la mobilisation de samedi [150 000 selon les organisateurs et 30 000, selon la police].
« Cinq mois après son élection présidentielle, le vainqueur de madame Le Pen butte sur la volonté du peuple de ne point se laisser dépouiller de ses droits. On voit donc ses agents réduits à inventer des polémiques de diversion pour ne pas acter le constat du rapport de force », explique-t-il, « il faut aussi faire face aux manipulations du lendemain comme cette prétendue comparaison avec les nazis ».
Lors de ce discours, Jean-Luc Mélenchon a voulu répondre aux propos tenus sur CNN par Emmanuel Macron le 19 septembre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, dans lesquels il affirmait à propos de la contestation contre la réforme du Code du travail que la démocratie n’est « pas dans les rues ».