Les liaisons dangereuses de « Lafarge » en Syrie

Depuis plusieurs mois, la polémique fait grand bruit en France : le cimentier Lafarge aurait versé d’importantes sommes d’argent au groupe Etat islamique, afin de garantir la sécurité et le maintien de son usine en Syrie.

Située près de Raqqa, le fief de l’EI, la cimenterie de Jalabiya avait ouvert peu de temps avant le déclenchement de la crise syrienne.

La presse française se fait écho de l’enquête judiciaire en cours : le “Canard Enchaîné”, et surtout “Le Monde”, qui avait été le premier à révéler, en juin 2016, les “troubles arrangements” entre Lafarge et le groupe Etat islamique.

Dans ces nouvelles révélations, on apprend notamment que la filiale de Lafarge en Syrie a mandaté un intermédiaire pour négocier avec les groupes armés autour de l’usine. Parmi ces groupes, l’Etat islamique aurait reçu 20.000 euros par mois.

Ces informations émanent d’anciens responsables de la filiale syrienne de Lafarge, qui évoquent une “économie de racket.” Ils affirment également que le gouvernement français a incité le cimentier à rester sur le sol syrien.

L’enquête, ouverte, pour “financement d’entreprise terroriste” et “mise en danger de la vie d’autrui”, vise également à déterminer si la direction française de Lafarge en France était au courant de ces versements d’argent.