La 72e Assemblée générale des Nations unies clôt ses débats dimanche 24 septembre à New York. Elle a été l’occasion d’invectives, de débats, mais aussi de recherches de solutions et d’annonces.
Comment s’est déroulée la 72e Assemblée générale de l’ONU ?
Dimanche 24 septembre s’achève le débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations unies, commencé mardi 19 septembre. Il aura été le théâtre d’échanges verbaux d’une rare violence dans cette enceinte habituellement policée. À New York, 90 chefs d’État, 39 chefs de gouvernement et 52 ministres ont chacun prononcé un discours à la tribune de l’ONU. Ils ont également participé aux multiples réunions et conférences organisées dans l’enceinte des Nations unies ou les grands hôtels de la ville.
Cette semaine annuelle est l’occasion de multiples contacts formels et informels, de prendre le pouls du monde et de ses tensions, de mettre l’accent sur les problèmes planétaires les plus urgents.
Ce débat était une première pour certains, comme les présidents américain, français et gambien ou le nouveau secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. Les dirigeants russe et chinois étaient absents, représentés par leur ministre des affaires étrangères.
En préambule, lundi 18 septembre, Donald Trump avait dénoncé « la bureaucratie » qui règne, selon lui, à l’ONU. Le président américain a fait adopter par 126 pays une déclaration politique en dix points poussant l’Organisation à se réformer. Il l’avait qualifié, avant son élection, de « club » où les gens « passent un bon moment ». Washington est le premier contributeur financier de l’ONU, assurant 28,5 % des 7,3 milliards de dollars du budget d’opérations de paix, et 22 % des 5,4 milliards de ses crédits de fonctionnement.
Pourquoi l’arme nucléaire a-t-elle tant occupé les débats ?
Mardi 19 septembre, à la tribune, le président américain avait menacé de « détruire complètement » la Corée du Nord et « son régime vicieux ». Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a assuré : « Les menaces répétées contre les États-Unis, et maintenant toute la communauté internationale » vont « renforcer notre détermination » contre les ambitions nucléaires nord-coréennes. La Russie et la Chine ont mis en garde les États-Unis contre toute tentation militaire, tout en condamnant les initiatives de Pyongyang.
Au sujet de l’accord nucléaire iranien, les États-Unis et l’Iran se sont traités de « voyous ». Donald Trump considère ce texte, qui vise à contrôler le caractère purement civil des activités nucléaires iraniennes, comme « l’une des pires transactions dans lesquelles les États-Unis soient jamais entrés ». Il menace de le dénoncer.
Pendant ce temps, mercredi, une cinquantaine de pays, Brésil en tête, ont lancé la signature d’un traité bannissant l’arme atomique. Le texte, élaboré en quelques mois, a été adopté en juillet par 122 pays. Il entrera en vigueur dès qu’il aura été ratifié par 50 d’entre eux.
Quelles pistes ont été évoquées pour le Moyen-Orient ?
Jeudi, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution proposée par le Royaume-Uni qui vise à aider l’Irak à réunir des preuves des crimes attribués à Daech. La résolution prévoit la mise sur pied d’une équipe d’enquêteurs et devrait contribuer à faire traduire les responsables de ces crimes en justice.
Concernant la Syrie, pour favoriser une solution politique, le président français a appelé à la création d’un « groupe de contact » réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et les « parties prenantes » du conflit en Syrie.
Et pour l’Afrique ?
L’organisation gère de nombreuses opérations de paix en Afrique, notamment en République démocratique du Congo (RDC), en Centrafrique, au Soudan du Sud ou au Mali. L’ONU table toujours sur la tenue d’ici à la fin 2017 d’une élection présidentielle en RDC.
Le président américain a déjeuné mercredi avec plusieurs dirigeants africains, dont les présidents sud-africain, Jacob Zuma, et nigérian, Muhammadu Buhari. Il a salué le « potentiel commercial énorme » qui existe selon lui en Afrique, où se rendent nombre de ses amis pour « devenir riches ».
Mercredi, toujours, lors d’une réunion de haut niveau, l’émissaire de l’ONU Ghassan Salamé a présenté sa feuille de route pour la Libye. Autour de la table se trouvaient une dizaine de dirigeants des pays concernés par ce dossier, dont le président français, le président du Conseil italien ou la première ministre britannique.