Un tweet montrant une affiche électorale en russe diffusée par la section du parti AfD à Hambourg a déclenché une vague de mécontentement parmi les internautes russophones.
La raison ? En voulant s’adresser à l’électorat russe qui vit en Allemagne, le parti aurait mal interprété le proverbe «Un hôte qu’on attendait pas est pire qu’un Tatar».
La veille des élections en Allemagne, la section locale du parti anti-immigrants AfD de Hambourg, où vit une importante communauté russe, a décidé de lui lancer un appel en distribuant une affiche électorale sur laquelle était écrit un proverbe dans leur langue maternelle. Mais, il a été mal choisi et reproduit avec des fautes d’orthographe.
Les représentants de l’AfD ont signalé à Sputnik Deutschland qu’il ne s’agissait pas d’un fake.
«Avec courage pour l’Allemagne et nos enfants, un hôte qu’on attendait pas est pire qu’un Tatar. Protéger nos frontières, expulser les islamistes!», lit-on sur l’affiche.
Pour clarifier la situation, les Tatars mentionnés dans cette publicité constituent la plus grande minorité ethnique et religieuse de Russie. Beaucoup de leurs représentants habitent dans la République fédérale du Tatarstan. Le territoire sur lequel elle s’étend fait partie de la Russie depuis le XVIe siècle.
De nombreux Russes installés en Allemagne ont fortement critiqué l’initiative de l’AfD qu’ils ont trouvée offensive.
«Font-ils campagne contre les Tatars?», «Zut, savent-ils plus écrire en russe?», tels étaient les commentaires d’utilisateurs de Twitter.
Récemment, Angela Merkel a également fait une tentative d’amadouer cet électorat la veille des élections en Allemagne, en tenant une conférence de presse pour les enfants où elle a confié qu’elle «parlait un peu russe».
Le bloc conservateur CDU-CSU d’Angela Merkel a remporté dimanche les législatives allemandes avec 33% des voix, a annoncé la commission électorale centrale du pays après le dépouillement de la totalité des suffrages. Le parti de droite nationaliste AfD a de son côté enregistré une percée historique pour un tel mouvement aux élections allemandes, brisant un tabou dans le pays qui se retrouve face à un nouveau défi, selon Angela Merkel.