Le Tchad rejoint la liste des pays visés par le décret migratoire américain bannissant ses ressortissants du territoire américain. N’Djamena exprime son « étonnement » et son « incompréhension ».
À partir du 18 octobre, les Tchadiens ne pourront plus poser le pied sur le territoire américain. Dimanche soir, la Maison Blanche a annoncé la liste des pays visés par le décret migratoire interdisant de façon permanente le franchissement des frontières américaines aux ressortissants de sept pays. En cause : des manquements à la sécurité sur leurs voyageurs et un manque de coopération avec les États-Unis.
Le Tchad est sur la liste noire américaine, au même titre que la Syrie, la Libye, l’Iran, la Somalie, le Yémen, et nouvellement la Corée du Nord. Le Soudan, l’un des six pays musulmans visés par le précédent décret, a en revanche été retiré de la liste.
N’djamena a vivement réagi. « Tout en prenant acte de sa décision, le gouvernement tchadien exprime son incompréhension face au motif officiel sous-tendant cette décision », a déclaré Madeleine Alingué, ministre tchadienne de la Communication.
Dans les rues de la capitale, les Tchadiens sont abasourdis – tous, sans exception, seront concernés par la mesure. « Si j’ai un seul conseil à donner au gouvernement du Tchad, c’est d’interdire aux Américains de venir ici », s’offusque un homme au micro de France 24. « Je suis extrêmement choqué. Je ne comprends pas pourquoi après tous les efforts que le Tchad avait consenti pour la lutte contre le terrorisme », s’étonne un autre.
Pour justifier sa décision, Washington évoque la présence d’organisations jihadistes comme Boko Haram sur le sol tchadien. Le groupe terroriste a en effet mené des attaques au Tchad ces dernières années. Mais N’djamena a beaucoup investi dans la lutte antiterroriste, en envoyant notamment des troupes au Mali et au Nigeria. Dans son décret, Washington cite d’ailleurs le président tchadien Idriss Deby comme un partenaire important dans la lutte contre le terrorisme. Mais ça ne semble pas suffisant.