Le président américain Donald Trump recevra le chef de la junte thaïlandaise Prayut Chan-O-Cha à la Maison Blanche le 3 octobre, une première pour l’ex-général, au pouvoir depuis un coup d’Etat en mai 2014.
Les relations diplomatiques entre les deux pays étaient très limitées sous l’ère de Barack Obama à cause du coup d’Etat des militaires, critiqués par les défenseurs des droits de l’Homme pour avoir muselé le pays.
Mais l’arrivée au pouvoir de Donald Trump a changé la donne.
« Le président Trump est impatient de réaffirmer la relation entre les Etats-Unis et un partenaire clé et allié de longue date en Asie, le royaume de Thaïlande », a déclaré mardi la Maison Blanche dans un communiqué.
« Ils discuteront de commerce international, d’investissements et échangeront également leurs points de vue concernant la situation régionale », a précisé le porte-parole de la junte, le major général Werachon Sukondhapatipak.
« Trump ne se rend pas compte que cette victoire pour la propagande de Prayut et de la junte se fera aux dépens de la Thaïlande, qui la payera sous la forme d’une répression renforcée et de davantage de violations des droits de l’Homme », a estimé Brad Adams, le directeur Asie de HRW.
A leur arrivée au pouvoir par un coup d’Etat ayant renversé un gouvernement civil démocratiquement élu, les militaires thaïlandais avaient promis d’organiser rapidement des élections.
Mais près de trois ans et demis plus tard, la date n’est pas encore fixée. Et dans le pays, les rassemblements à caractère politique restent interdits, les libertés individuelles sont bafouées, les opposants surveillés.
Depuis 1932, les militaires thaïlandais ont réussi à mener à bien douze coups d’Etat, dont deux sur la dernière décennie, 2006 et 2014.