Autriche : un cadre d’extrême droite sanctionné pour des reliques nazies

Un collaborateur régional du parti d’extrême droite autrichien FPÖ a été exclu de la formation, qui vise la deuxième place aux législatives du 15 octobre, pour avoir exposé des reliques nazies dans l’arrière-salle de sa pharmacie du Tyrol, a indiqué mercredi le parti.

La collection de souvenirs du Troisième Reich en possession de Martin Hochstöger, 47 ans, pharmacien à Innsbruck et actif au sein de la direction régionale du FPÖ, avait été signalée par un blogueur local qui avait publié des photos sur internet.

Les clichés montrent un étendard et un t-shirt frappés chacun d’un emblème nazi et présentés dans une vitrine, ainsi qu’une plaque de marbre commémorant le plébiscite organisé en avril 1938 par les nazis pour ratifier le rattachement de l’Autriche au Reich.

En pleine campagne pour les législatives qui se tiendront le 15 octobre, différents responsables politiques s’étaient émus de ces photos prises dans l’arrière-salle de la pharmacie de M. Hochstöger, ancien dirigeant de l’ordre régional des pharmaciens du Tyrol, et avaient demandé des comptes au FPÖ.

Le responsable régional du parti a annoncé mercredi sur Facebook l’exclusion du mis en cause: « ces actes portent préjudice au parti, à la cause et aux militants », a expliqué Markus Abwerzger, expliquant que son confrère avait « franchi une ligne rouge ».

« Le FPÖ n’arrive tout simplement pas à sortir de son marécage brun », ont commenté les sociaux-démocrates du Tyrol.

Après s’être efforcé de polir son image ces dernières années, le FPÖ, crédité d’environ 24 % d’intentions de vote, vise la deuxième place aux législatives et est considéré comme un possible partenaire de coalition par le jeune favori conservateur Sebastian Kurz (ÖVP, 33 %).

Une éventuelle alliance n’a pas non plus été exclue par le chancelier social-démocrate sortant Christian Kern, au coude-à-coude avec l’extrême droite.

Le Comité Mauthausen, une organisation représentant les déportés du camp de concentration autrichien du même nom, avait publié fin août une liste de 60 dérapages à caractère xénophobe, raciste ou antisémite imputables à des élus du FPÖ depuis 2013, prouvant selon lui le caractère « incurable » du parti.