Le gouvernement hongrois met en pied la troisième, depuis 2015, consultation populaire, dirigée cette fois contre le milliardaire américain George Soros, « visant à alimenter le sentiment xénophobe », a critiqué l’organisation « Human Right Watch » (HRW) qui dénonce « une nouvelle campagne de haine ».
« La Hongrie s’apprête à lancer sa troisième campagne financée par les contribuables, visant certainement à alimenter le sentiment xénophobe », écrit HWR dans un communiqué appelant les responsables européens à « condamner ces tentatives d’attiser la haine ».
Le gouvernement conservateur de Viktor Orban entreprend, à partir de dimanche, de consulter les Hongrois sur ce qu’il nomme le « Plan Soros ». La formule désigne pour Budapest le supposé projet de l’homme d’affaires de faire accepter un million de migrants par an dans l’UE.
A l’image de précédentes « consultations » organisées par le gouvernement -sur les liens supposés entre « immigration et le terrorisme » ou sur le présumé danger des politiques européennes pour la souveraineté hongroise – l’opération combine l’envoi de milliers de questionnaires dans les foyers hongrois et campagne d’affichage dans le pays et les médias pro-gouvernementaux.
Viktor Orban a désigné l’homme d’affaires George Soros, 87 ans, comme le principal ennemi de la Hongrie et lancé depuis le début de l’année une série d’actions et de messages visant à discréditer le milliardaire et les nombreuses ONG qu’il soutient financièrement. Le « Plan Soros » fait référence à une tribune publiée par le milliardaire en septembre 2015, esquissant, au plus fort de la crise migratoire, ses propositions pour « rebâtir le système de l’asile ».
« Manipulateur et rempli de semi-vérités », selon le quotidien d’opposition Nepszava, le questionnaire demande aux Hongrois de dire s’ils sont d’accord avec sept propositions, comme : le plan veut « faire passer au second-plan la langue et la culture des pays européens » ou « adoucir les sanctions pour les délits commis par les migrants ».