Ayant abandonné le Front national, Florian Philippot veut poursuivre son importance dans la vie politique en créant son propre parti «Les Patriotes» avec l’objectif : «faire arriver le patriotisme au pouvoir».
«Il y a les Marcheurs, il y a les Insoumis et, désormais il y a les Patriotes.» Florian Philippot prévient: même s’il a démissionné du Front national, il ne tire pas un trait sur sa carrière politique. La preuve ce vendredi: l’ex-bras droit de Marine Le Pen a annoncé sur LCI la transformation de son association «Les Patriotes» en parti politique, même s’il préfère employer pour l’instant le terme de «formation politique».
«Il y a encore huit jours je n’aurais pas imaginé cela»
«C’est juridiquement un parti, mais ça n’est pas un parti parce que nous ne voulons pas justement faire comme les partis traditionnels, très hiérarchiques, où tout part d’en haut. Moi je souhaite qu’on puisse fédérer toutes les bonnes volontés», explique-t-il, en précisant que les adhérents pourront, s’ils le souhaitent, adhérer également à un autre parti politique ou à un syndicat.
En créant l’association «Les Patriotes» au sein du Front national juste avant les élections législatives de juin, Florian Philippot s’était déjà attiré les foudres de Marine Le Pen. Après plusieurs mois de tensions, la présidente du FN lui avait finalement demandé de choisir la semaine dernière entre le Front national ou son association, le suspectant de préparer en douce son avenir politique. «Si j’avais fait ça, j’aurais passé mon été à passer des coups de fil, à tout organiser, à tout planifier… Il y a encore huit jours je n’aurais pas imaginé cela», corrige Florian Philippot.
Nicolas Dupont-Aignan n’adhérera pas aux Patriotes
Selon l’eurodéputé désormais sans étiquette, le parti Les Patriotes a pour but de devenir «un point de ralliement pour tous les patriotes». «Je souhaite qu’on puisse fédérer toutes les bonnes volontés. Les femmes et les hommes qui ont la France au cœur partout», souligne-t-il. Le président de Debout La France (DLF) Nicolas Dupont-Aignan a notamment été approché la semaine dernière pour sceller une éventuelle alliance. En vain, comme l’a reconnu vendredi Florian Philippot: «Nous allons nous revoir rapidement avec Nicolas Dupont-Aignan, mais il n’adhérera pas avec Les Patriotes».
Confiant, l’ex-bras droit de Marine Le Pen annonce partir sur une bonne base militante pour lancer son parti. «Les Patriotes» comptabiliseraient même, selon lui, 3.000 adhérents depuis la création de l’association mi-mai. Une trentaine d’élus frontistes ont également fait le choix de rejoindre l’ex-numéro 2 après sa démission du FN. «Nous avons des milliers de témoignages de sympathie, d’électeurs et surtout de gens qui ne votaient pas Front national», se réjouissait Florian Philippot mardi sur Radio Classique.
Le dernier ralliement en date n’est d’ailleurs nul autre que son frère, Damien Philippot, alors attaché parlementaire de Marine Le Pen. Selon une information du Point, confirmée au Figaro par une source proche du dossier, il aurait à son tour décidé de quitter le parti frontiste, selon toute vraisemblance pour rejoindre «Les Patriotes».
Un parti, et des avantages
Pour Florian Philippot, créer un parti politique plutôt que conserver le statut de simple association représente aussi de nombreux avantages. Désormais, «Les Patriotes» pourront par exemple recevoir des dons défiscalisés, voire même des côtisations d’élus qui ont rejoint l’aventure. Bien entendu, le parti de Florian Philippot pourra aussi se présenter à des élections. Et donc faire face… au Front national.