Le procureur de Paris, François Molins, a livré les premiers éléments de l’enquête sur l’homme qui a poignardé deux jeunes femmes dimanche à Marseille.
Un homme connu de la police mais inconnu des services antiterroristes. Lors d’une conférence de presse tenue lundi à la mi-journée, le procureur de Paris François Molins a confirmé les premiers éléments circulant sur l’identité de l’auteur du double meurtre au couteau, perpétré dimanche à la gare de Marseille. La section spécialisée du parquet de Paris s’est rapidement saisie de l’enquête, ouverte notamment pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Le procureur Molins a justifié cette qualification terroriste au vu du mode opératoire (une attaque au couteau dans un lieu public conformément aux appels répétés de l’organisation Etat islamique), des circonstances (plusieurs témoins ont raconté avoir entendu l’assaillant crier «Allah akbar») et des cibles (des passants ainsi qu’une patrouille de militaires). Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, appelait à la prudence sur ce point, affirmant que «cet acte pourrait être de nature terroriste mais à cette heure, nous ne pouvons pas l’affirmer».
L’identité exacte du meurtrier fait encore l’objet de vérifications. L’homme avait l’habitude d’en changer à chaque fois qu’il avait affaire à la police. «Il a été signalisé [relevé d’empreintes et photo, ndlr] à sept reprises sous sept identités» a déclaré Molins. Lors de la dernière, vendredi à Lyon, il avait présenté un passeport tunisien, établi au nom d’Ahmed H., né en 1987 à Bizerte. L’authenticité de ce document fait l’objet de vérifications. Comme Libération l’avait révélé dimanche soir, l’assaillant de Marseille a en effet été interpellé et placé en garde à vue pour un vol à l’étalage. Il en est sorti le 30 septembre, sans être poursuivi, faute d’éléments de preuves suffisants, selon le procureur de Paris.