Au moins 18 civils dont quatre enfants ont été tués aujourd’hui dans un raid aérien de la coalition dirigée par Washington dans la ville syrienne de Raqqa, théâtre de combats pour chasser les derniers jihadistes, a rapporté une ONG.
« Les civils puisaient de l’eau près du stade municipal dans le nord de Raqqa au moment des frappes », a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui se base sur un large réseau de sources à travers la Syrie, pays ravagé par la guerre depuis 2011.
La zone visée est un secteur d’où les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) se sont retirés mais qui n’est pas encore sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance combattant l’EI avec le soutien de la coalition internationale, principalement de l’aviation.
Raqqa, une ville du nord syrien, est bordée du grand fleuve de l’Euphrate. Mais depuis plusieurs mois, la ville, ex-capitale de l’EI en Syrie, est sans eau courante après la destruction de canalisations dans des bombardements, dont certains sont imputés à la coalition internationale. Les habitants sont ainsi forcés de s’aventurer vers les rives de l’Euphrate ou des puits de fortune creusés à travers la ville, mais au péril de leur vie, en raison des bombardements.
Début août, la coalition anti-EI a reconnu être responsable de la mort de 735 civils dans des frappes en Syrie et en Irak voisin depuis 2014, affirmant faire tout son possible pour éviter les victimes civiles. Mais des organisations estiment ce chiffre largement sous-estimé. Après sa prise par l’EI en 2014, la ville a été le théâtre des pires atrocités commises par le groupe ultraradical.
Aujourd’hui, les FDS contrôlent 90 % de la cité et resserrent l’étau autour des djihadistes retranchés dans un secteur du centre-ville comprenant notamment l’Hôpital de Raqqa. Selon des combattants des FDS, les djihadistes retiennent des civils dans le secteur pour les utiliser comme boucliers humains.