Dans un discours de défiance, mercredi soir, le président de la Catalogne, le séparatiste Carles Puigdemont, a reproché au roi Felipe VI de ne pas reconnaître les aspirations du peuple catalan, tout en laissant la porte ouverte à une « médiation ».
Le président catalan, Carles Puigdemont, a pris la parole, mercredi 4 octobre au soir, pour réaffirmer son intention de « mettre en œuvre le résultat du vote » (du référendum d’autodétermination du 1er octobre) et de déclarer l’indépendance de la Catalogne, tout en adressant quelques critiques cinglantes au monarque espagnol, Felipe VI.
Ce dernier, la veille, avait formulé de vives critiques à l’égard des dirigeants catalans, les accusant notamment d’avoir bafoué « de façon répétée (…) et délibérée » la Constitution et de « mettre en danger la stabilité » de la Catalogne et de toute l’Espagne.
Carles Puidgemont a, en retour, regretté que le roi « adopte le discours et les politiques du gouvernement (de Mariano) Rajoy qui ont été catastrophiques pour la Catalogne et ignore délibérément des millions de Catalans qui ne pensent pas comme eux ».
« La constitution lui octroie un rôle de modérateur qu’il (Felipe VI) n’a pas endossé, a poursuivi Carles Puidgemont. Il a assumé un rôle inadéquat en soutenant les décisions du gouvernement espagnol, qui ne visent qu’à éteindre les aspirations du peuple catalan. »
« Vous avez déçu beaucoup de gens en Catalogne »
Carles Puidgemont a ensuite pris le roi directement à partie : « Je m’adresse directement à sa majesté, dans une langue que je sais que vous comprenez : par votre discours d’hier, vous avez déçu beaucoup de gens en Catalogne, qui attendaient de vous une parole de paix et de dialogue. »
Le dirigeant catalan a toutefois réitéré son appel à une médiation. « Je dis que l’heure est à la médiation. (…) Paix et dialogue font partie de la culture politique de notre peuple mais nous n’avons jamais reçu de réponse positive du gouvernement à nos demandes », a-t-il regretté.
Dimanche 1er octobre, à l’issue du référendum d’autodétermination déclaré illégal par Madrid, Puigdemont avait ouvert la voie à une proclamation d’indépendance, estimant que « les citoyens catalans avaient gagné le droit d’avoir un État indépendant sous la forme d’une république ». Des dizaines de milliers de personnes ont défilé mardi dans les rues de la Catalogne, où une grève générale avait été décrétée par les indépendantistes pour dénoncer les violences policières lors du scrutin.