Le prestigieux prix a été remis au romancier britannique Kazuo Ishiguro. L’écrivain de 62 ans a vu deux de ses romans, dont Les Vestiges du jour, adaptés à l’écran par James Ivory.
Les gardiens du temple du Nobel cachaient bien leur jeu. Alors que les critiques et bibliophiles pariaient sur la victoire du Kenyan Ngugi wa Thiong’o, favori ces dernières semaines, et sur celle des grands Philip Roth, Amos Oz et Haruki Murakami qui tenaient la corde depuis moult années, les académiciens suédois ont finalement décidé de remettre le prix Nobel de littérature à Kazuo Ishiguro, romancier britannique d’origine japonaise. Un choix qui s’inscrit dans la droite lignée de la politique «idéaliste» des sages, ainsi que le soulignait la spécialiste Josepha Laroche dans un essai sur le Nobel, qui rivalisent à chaque fois de talent pour nous surprendre. L’auteur succède au chanteur Bob Dylan.
C’est donc une belle surprise qui se cachait sous le chapeau Nobel. Né au Japon, le jeune Kazuo suit très jeune, à l’âge de 6 ans, son père pour l’Angleterre, pays qui deviendra sa patrie de cœur. Toute la famille quitte le Japon et s’installe dans le Surrey. Son père, océanographe, y est muté afin de travailler sur les développements pétroliers de la mer du Nord.
Le jeune Kazuo Ishiguro entame donc ses études au pays de Shakespeare, découvrant avec curiosité une culture si éloignée de la sienne. Avant d’entrer à l’université, il voyage pendant un an aux États-Unis et au Canada. Durant cette période, il se met à tenir un journal, sa première tentative d’écriture. Il s’inscrit ensuite à l’université de Kent, d’où il sort diplômé avec les honneurs en littérature et en philosophie. Il prend encore une année sabbatique pour écrire avant de finir ses études et, en 1980, il obtient un master en création littéraire à l’université d’East Anglia.