Des milliers de catholiques polonais ont formé le 7 septembre des chaînes humaines aux frontières de leur pays, récitant ensemble le chapelet et priant Dieu de «sauver la Pologne et le monde», à l’appel de la fondation Dios Solo Basta.
«Le rosaire aux frontières» est une initiative de prière purement religieuse aux yeux de l’épiscopat, mais pour les milieux politiques catholiques et nombre de participants, la récitation du rosaire serait une arme spirituelle contre ce qu’ils considèrent comme l’islamisation de la Pologne et de l’Europe.
L’objectif était d’avoir des points de prière aussi nombreux que possible sur les 3 511km des frontières polonaises avec l’Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie, l’Ukraine, la Biélorussie, la Lituanie, la Russie et la mer Baltique.
En mer, des marins sur des bateaux de pêche s’y sont joints. Sur des rivières, des kayaks et des voiliers ont aussi formé des chaînes, selon les médias publics qui ont largement suivi l’évènement.
Prier pour les autres nations européennes, pour qu’elles comprennent qu’il faut retourner aux racines chrétiennes, pour que l’Europe reste l’Europe
Lors d’une messe retransmise en direct par la chaîne catholique conservatrice Radio Maryja, l’archevêque de Cracovie Marek Jedraszewski a déclaré prier notamment «pour les autres nations européennes, pour qu’elles comprennent qu’il faut retourner aux racines chrétiennes, pour que l’Europe reste l’Europe».
L’objectif principal de cette manifestation est de prier pour la paix
Cependant, «l’objectif principal de cette manifestation est de prier pour la paix», a rappelé le président de la conférence épiscopale de Pologne, l’archevêque Stanislaw Gadecki, interviewé par la chaîne RMF FM.
Le jour des célébrations de la victoire de la chrétienté sur les Turcs à Lépante
La date du 7 octobre n’a pas été choisie au hasard. C’est celle de la fête du Rosaire de la Vierge Marie, célébrant la victoire, en 1571, de la chrétienté sur les Turcs lors de la bataille navale de Lépante.
Une victoire attribuée à l’époque par l’Eglise à la récitation du chapelet «qui a sauvé l’Europe de l’islamisation», rappellent les organisateurs – la fondation Solo Dios Basta créée par deux jeunes vidéastes – sur la page web de l’événement.
L’islam est perçu comme une menace par bon nombre de Polonais, tandis que le gouvernement de droite conservatrice, soutenu par une partie importante de l’opinion, refuse d’accueillir des migrants sur le sol national, où les musulmans sont extrêmement peu nombreux (quelque 20 000 individus, sur une population totale de près de 38 millions de personnes).
Au total, 22 diocèses jouxtant les frontières participent à l’événement. Les fidèles se sont rassemblés dans quelque 200 églises pour assister d’abord à une conférence et à une messe, avant de se rendre à la frontière même pour y réciter leur chapelet.
Des prières ont aussi été dites dans les chapelles de quelques aéroports internationaux. Des paroisses polonaises à l’étranger, jusqu’en Nouvelle-Zélande, ont annoncé leur participation à distance.