Nos fruits et nos légumes doivent tout aux abeilles, pourtant, nous les contaminons. Selon une étude de l’Université de Neuchâtel, 75 % du miel produit dans différents endroits du monde contient des néonicotinoïdes, pesticides toxiques.
Les concentrations relevées ne seraient pas dangereuses pour l’homme mais pourrait participer au déclin de l’insecte observé depuis plus d’une décennie.
“On sait que les néonicotinoïdes attaquent le cerveau de l’insecte et influencent ses capacités d’apprentissage et de navigation, qui sont très importantes. Les abeilles doivent pouvoir retrouver leur chemin entre les fleurs et leur ruche et si elles se perdent, elles sont forcément mortes. On sait aussi que ces produits, même à faible dose, abîment son système immunitaire“ détaille le professeur David Goulson de l’Université de Sussex.
Près de 200 échantillons de miel ont été analysés par les scientifiques suisses. Résultat : 45 % d’entre-eux contenaient au moins deux types de néonicotinoïdes. Un sur dix en contenait quatre ou cinq.
“La majorité de ces pesticides ne sont pas absorbés par les plantes, ils vont dans la terre : 95 % des produits se retrouvent dans la terre et s’infiltrent dans les ruisseaux et les fossés et peuvent être aspirés par les racines d’autres plantes, comme des fleurs sauvages“ ajoute le professeur Goulson.
Les taux les plus élevés ont été observés dans les miels en provenance d’Amérique du Nord, d’Asie et d’Europe, où un moratoire partiel a été décidé à l’encontre des néonicotinoïdes.