Philippe Lamberts, député européen, a expliqué le «deux poids, deux mesures» de l’Union européenne sur les actions de la police espagnole contre les participants au référendum sur l’indépendance de la Catalogne.
Pour lui, la position de Bruxelles s’explique par ses relations avec les forces dominantes au Parlement européen.
Le coprésident du groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) du Parlement européen Philippe Lamberts a raconté à la chaine de télévision RTBF en quoi consistait le «deux poids, deux mesures» de la position des institutions européennes sur les actions de Force du gouvernement espagnol contre des participants au référendum sur l’indépendance de la Catalogne.
M. Lamberts a expliqué que Mariano Rajoy, Premier ministre espagnol, était un membre du parti dominant au Parlement européen. Donald Tusk, Jean-Claude Juncker et Antonio Tajani, ainsi que Rajoy, représentent le Parti populaire européenne (PPE), qui est le parti le plus puissant au Parlement européen. Pour Philippe Lamberts, s’ils se montrent extrêmement discrets c’est pour ne pas mettre un de leurs partenaires dans une situation difficile.
Il a également pointé du doigt le fait que la position de Bruxelles est assez dure à l’égard de la Pologne et de la Hongrie, dont les autorités n’appartiennent pas à la famille politique du PPE.
Philippe Lamberts estime que dans ce contexte les différentes évaluations des députés d’extrême droite lors des débats sur la situation en Catalogne, le 3 octobre, n’étaient pas sans fondement.
Le référendum sur l’indépendance de la Catalogne a eu lieu le 1er octobre 2017, malgré l’opposition des autorités espagnoles qui avaient qualifié ce vote d’illégitime. Pendant le scrutin, des heurts ont opposé la police aux électeurs. D’après les dernières données, presque 900 civils ont été blessés.
Le 9 octobre, le parlement catalan se réunira pour discuter des résultats du référendum. On n’exclut pas que les partisans de l’indépendance (le parti Candidature d’unité populaire et la coalition «Ensemble pour le oui») aient la majorité absolue et puissent faire adopter la déclaration sur la sécession de l’Espagne.
Le gouvernement de Mariano Rajoy refuse de mener la moindre négociation avec les autorités catalanes, tant qu’elles ne s’inscriront pas dans le cadre de la loi.