Le successeur probable de Castro rejette les exigences de Trump

Le premier vice-président Miguel Diaz-Canel, successeur probable de Raul Castro à la présidence cubaine en 2018, a rejeté dimanche les demandes de réformes du système politique et économique formulées par les Etats-Unis.

Lors d’un discours prononcé à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort d’Ernesto Che Guevara, Miguel Diaz-Canel a dénoncé les pressions exercées par Washington sur le gouvernement vénézuélien et ce qu’il a qualifié de tentatives visant à discréditer l’industrie touristique cubaine.

Ces événements, et d’autres faits récents, prouvent qu' »on ne peut jamais faire confiance à l’impérialisme, même un petit peu, jamais », a-t-il dit, citant le célèbre révolutionnaire argentin. « Cuba ne fera pas de concessions sur sa souveraineté ou son indépendance, ne négociera pas ses principes et n’acceptera pas qu’on lui impose des conditions », a encore ajouté Miguel Diaz-Canel.

Le président Donald Trump a récemment déclaré à la tribune des Nations unies que les sanctions américaines ne seraient pas levées tant que l’île des Caraïbes n’aurait pas instauré un système démocratique et capitaliste. « Les changements nécessaires à Cuba ne seront entrepris que par le peuple cubain », lui a répondu le premier vice-président.

Raul Castro, qui a 86 ans, a annoncé qu’il démissionnerait de la présidence cubaine en février prochain. Les observateurs s’attendent à voir Diaz-Canel, 57 ans, lui succéder.

Donald Trump a promis de revoir l’accord sur une normalisation progressive des relations entre Washington et La Havane conclu en 2014 par Raul Castro et Barack Obama.

L’administration Trump a également ordonné cette semaine l’expulsion de 15 diplomates de l’ambassade de Cuba à Washington après le rapatriement de la moitié du personnel diplomatique américain en poste à La Havane la semaine passée. Elle a justifié sa décision par l’incapacité, selon elle, du gouvernement cubain à garantir la protection du personnel consulaire présent à Cuba.

Des diplomates américains en poste à La Havane se sont plaints ces derniers mois d’un mal mystérieux affectant leur santé. Ces affections s’expliqueraient pas la propagation d’attaques « soniques » inexpliquées, ayant causé des pertes d’audition, des vertiges et des fatigues chroniques.

« Certains responsables anonymes propagent des absurdités sans aucune preuve, avec le but pervers de discréditer l’impeccable réputation de notre pays comme destination sûre pour les visiteurs étrangers, y compris ceux des Etats-Unis », a réagi dimanche Miguel Diaz-Canel.