Réfugiés : la France va lancer des missions au Niger et au Tchad

La France va démarrer « dans les prochaines semaines » des missions au Niger et au Tchad pour identifier des personnes pouvant bénéficier du droit d’asile, sur des listes proposées par le Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR), a annoncé Emmanuel Macron aujourd’hui.

 

Ces missions menées par l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) visent aussi à « mieux prévenir la situation depuis le Niger et le Tchad pour prévenir un afflux de migrants économiques » non éligibles au droit d’asile, a expliqué le président, après avoir reçu à l’Elysée le président du HCR Filippo Grandi.

L’Elysée a précisé que la première mission de l’Ofpra serait envoyée fin octobre au Niger. Paris estime impossible pour l’instant d’installer en Libye des centres d’accueil en raison de l’insécurité sur place. La France « ouvrira sur les deux prochaines années 10.000 places » pour les réfugiés « réinstallés » depuis le Niger, le Tchad, mais aussi de Turquie, du Liban et de Jordanie, a annoncé le président sans autre détails. Cette décision de principe avait été actée fin août lors d’un mini-sommet à l’Elysée avec les dirigeants de plusieurs pays européens, du Niger et du Tchad.

En septembre l’envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, Vincent Cochetel, avait demandé que la France « clarifie au plus tôt » son engagement sur le nombre de réfugiés qu’elle compte aller chercher au Niger et au Tchad, estimant le nombre de « personnes vulnérables » ayant besoin d’un transfert à « 83.500 au Tchad et 10.500 au Niger ». La France compte aussi réaliser des « modifications législatives et règlementaires dans les prochaines semaines » pour rapprocher sa politique d’organisation de l’asile avec celle de Allemagne, des réformes auxquelles « le HCR sera associé », a poursuivi M. Macron.

« Je souhaite qu’on accueille mieux ceux qui peuvent demander asile, qu’on accélère les délais administratifs qui sont inhumains et inefficaces, avoir des programmes d’intégration à la langue, au logement, au travail et qu’on soit aussi beaucoup plus rigoureux dans la reconduite aux frontières de ceux qui n’ont pas droit à cette procédure », a détaillé Emmanuel Macron.

Il a enfin annoncé une augmentation de 10 millions d’euros des concours de la France au HCR et à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), notamment pour appuyer leurs actions en Libye pour une protection des personnes « au plus près des zones de conflits ».