Le président américain Donald Trump semble assumer totalement ses décisions polémiques et n’avoir que faire du travail de ses prédécesseurs.
Après avoir annoncé, en juin dernier, le retrait des USA de l’accord de Paris pris lors de la COP21, Donald Trump vient d’annoncer le retrait de l’UNESCO suivi dans la foulée par Israël, son allié.
Ce n’est pas la première fois que les Etats Unis quittent l’Unesco. En 1984 déjà, l’ancien président Ronald Reagan avait décidé du retrait de son pays quasiment pour les mêmes raisons. Il avait estimé à cette époque déjà que l’UNESCO «était mal gérée et trop critique à l’égard d’Israël», et avait pointé du doigt «une proximité trop grande avec ce qui composait l’Union soviétique», rapporte le journal français « le Monde ».
Le pays n’avait ré-intégré l’organisation qu’en 2002, en prévision de l’invasion de l’Irak en 2003 qui avait mené à la chute orchestrée de Saddam Hussein.
Jeudi, l’ambassadrice américaine des Nations-unis a ardemment défendu la décision de Trump estimant que «les contribuables américains ne sont pas obligés de payer des politiques hostiles et contraires à nos valeurs et qui se moquent de la justice et du bon sens», sans pour autant s’expliquer sur la nature de ses valeurs.
En réalité, le différend entre l’UNESCO et les Etats-Unis ne date pas d’hier. Une loi du Congrès américain interdit les paiements vers une institution des Nation Unies qui inclurait l’Etat Palestinien. C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis ont accumulé plus de 500 millions d’euros de dettes auprès de l’UNESCO, les paiements ayant été interrompus dès 2011.
Toujours selon la même source, Danny Danon, ambassadeur d’Israël à l’ONU s’est, quant à lui, réjoui dans un communiqué en menaçant : «nous entrons dans une nouvelle ère aux Nations Unies, celle où quand on pratique la discrimination envers Israël, on doit en payer le prix».
C’est évidemment le conflit israélo-palestinien qui est dans tous les esprits puisque le dernier paiement des Etats Unis date de 2011, année de l’entrée à l’ONU de la Palestine. A titre d’exemple, l’UNESCO a classé la vieille ville d’al-Khalil (Hébron) comme site palestinien en juillet dernier, ce qui a eu comme effet d’agacer Israël qui continue depuis des décennies son entreprise de colonisation sans se soucier des frontières de 1967 établies par l’ONU.
L’Etat colonisateur annexe d’année en année des territoires tels que la Cisjordanie, Jérusalem-Est ou Le Golan et multiplie la mise en place de points de contrôle, décrète des couvre-feu et autres inepties au sein même des territoires palestiniens occupés.
Alors que la France a interdit les campagnes de boycott de produits israéliens sur son territoire depuis près de deux ans, les Etats Unis, eux, viennent de décider de boycotter l’UNESCO qui refuse de nier les droits et le patrimoine des Palestiniens.