Le parquet a requis lundi le placement en détention provisoire du chef de la police de Catalogne, Josep Lluis Trapero, dans le cadre d’une enquête pour « sédition » menée à Madrid, a-t-on appris de source judiciaire.
La juge d’instruction en charge du dossier, qui l’a convoqué pour la deuxième fois lundi, doit décider en fin de journée si elle suit ces réquisitions.
L’enquête porte essentiellement sur des faits survenus le 20 septembre: des milliers de manifestants s’étaient massés devant l’un des bâtiments perquisitionnés par la Garde civile à Barcelone, après l’arrestation de 14 hauts fonctionnaires régionaux qui se voyaient reprocher leur implication dans l’organisation du référendum interdit du 1er octobre.
Trois véhicules de la Garde civile avaient été détruits et les manifestants avaient empêché la sortie des agents jusqu’au petit matin, selon le parquet. La justice soupçonne les Mossos d’Esquadra – la police catalane – d’avoir laissé faire.
Trois autres personnes sont poursuivies: une autre responsable de la police régionale, Teresa Laplana – qui a été laissée en liberté -, ainsi que les présidents des associations séparatistes Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart.
Les dirigeants de l’ANC et d’Omnium se voient notamment reprocher de s’être juchés ce soir-là sur des voitures de la Garde civile pour appeler « à la mobilisation permanente », avant de demander la dispersion des manifestants.
Dans le cas de M. Trapero, l’enquête s’étend jusqu’au jour du référendum d’autodétermination du 1er octobre dans la région, où les policiers catalans n’avaient pas empêché l’ouverture des bureaux de vote ni saisi les urnes.
La demande de placement en détention provisoire du chef de la police catalane se fonde sur l’idée d’un risque de récidive, alors que les autorités régionales sont engagées dans un processus indépendantiste.
Elle intervient alors que le gouvernement espagnol menace de suspendre tout ou partie de l’autonomie de la Catalogne si le président régional ne renonce pas clairement à une déclaration unilatérale d’indépendance.