Ayant raccroché les législatives autrichiennes, le jeune conservateur Sebastian Kurz, a exigé mardi dans un quotidien israélien un engagement clair contre l’antisémitisme des futurs partenaires du gouvernement qu’il va être appelé à former.
M. Kurz a tenu ces propos dans un entretien accordé au quotidien gratuit Israël Hayom alors que la formation d’une coalition avec le parti d’extrême droite FPÖ, qu’Israël a boycotté et accusé d’antisémitisme, constitue l’hypothèse la plus vraisemblable.
“La lutte contre l’antisémitisme et notre politique de tolérance zéro contre toutes tendances antisémites est très importante pour moi. Il s’agit d’une condition préalable claire pour la formation de toute coalition sous ma direction”, a dit M. Kurz.
“Il ne faut pas qu’il y ait sur ce point le moindre doute. L‘ÖVP (son parti chrétien-démocrate) a tenté dans le passé de lutter contre l’antisémitisme, y compris parmi ses membres, et je souhaite qu’il continue à le faire”, a-t-il ajouté.
Interrogé sur un possible transfert de l’ambassade autrichienne de Tel Aviv à Jérusalem, prôné par Heinz-Christian Strache, chef du FPÖ, M. Kurz a répondu que “ce n’est pas le moment de parler d’une question aussi sensible”.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part félicité M. Kurz lors d’un entretien téléphonique lundi soir, tout en l’appelant à continuer à lutter contre l’antisémitisme.
Israël avait suspendu en 2000 ses relations avec l’Autriche pour protester contre la présence dans la coalition gouvernementale du FPÖ, dirigé à l‘époque par Jörg Haider et considéré comme xénophobe et antisémite.
Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, avait décidé en 2003 de normaliser les relations.
M. Strache, le dirigeant du FPÖ arrivé en troisième position, se retrouve en position de faiseur de roi.
Il s‘était rendu en avril 2016 en Israël ou il avait rencontré des personnalités de second plan du Likoud, le parti de droite du Premier ministre Netanyahu. Il avait également effectué une visite à Yad Vashem, le mémorial de l’Holocauste à Jérusalem.
Le ministère israélien des Affaires étrangères avaient souligné à l‘époque qu’il s’agissait d’une “visite strictement privée” et qu’aucune personnalité officielle ne l’avait rencontré.
Interrogé par l’AFP sur la réaction à un possible retour du FPÖ au gouvernement autrichien, un responsable israélien, qui a requis l’anonymat, a indiqué qu’il était “prématuré de prendre position alors que la coalition autrichienne n’est pas encore formée”.