Le bilan de l’attentat au camion piégé perpétré samedi à Mogadiscio, en Somalie, surpassait lundi les 300 morts, ce qui en fait l’une des attaques les plus meurtrières des dernières années dans le monde.
Alors que les funérailles se succédaient, lundi, le gouvernement a prévenu que le bilan des morts risquait de s’alourdir, notamment parce que des dizaines de personnes manquent à l’appel.
Près de 400 personnes ont aussi été blessées par l’attentat survenu dans une rue bondée de la capitale.
L’attaque n’a toujours pas été revendiquée, mais le gouvernement somalien estime qu’elle est l’oeuvre du groupe extrémiste Al-Shabab, affilié à Al-Qaïda. Selon le SITE Intelligence, une organisation américaine qui surveille les réseaux djihadistes, le groupe a revendiqué plusieurs autres attentats récemment, mais pas celui de samedi.
Les analystes croient toutefois qu’il y a peu de chances que le responsable de l’attentat soit un autre groupe qu’Al-Shabab. Il est le seul en Somalie à avoir la capacité de fabriquer une bombe d’une telle ampleur, selon Matt Bryden, consultant en sécurité dans la région de la corne de l’Afrique.
Près de 70 personnes étaient toujours portées disparues lundi, selon le décompte des proches, a indiqué le capitaine de la police Mohamed Hussein. Plusieurs corps ont été complètement calcinés sur place, a-t-il ajouté.
Au moins 35 personnes qui se trouvaient dans un état critique ont été évacuées lundi vers la Turquie, au moment où l’aide internationale commençait à arriver. Les hôpitaux de Mogadiscio peinaient à traiter leurs blessés, dont certains étaient méconnaissables en raison de la gravité de leurs brûlures.
Les médecins, excédés, avaient du mal à garder les yeux ouverts alors que les cris des victimes et de leurs proches retentissaient dans les couloirs.