Journaliste anti-corruption tuée à Malte : son fils accuse l’Etat

Selon le fils de la blogueuse Daphne Caruana Galizia, les autorités seraient « complices » de l’assassinat de sa mère, tuée lundi par une bombe qui avait été placée sous sa voiture.

« Vous êtes complices, vous êtes responsables de ça ». Dans un post publié sur Facebook, le fils de la blogueuse maltaise anti-corruption Daphne Caruana Galizia, assassinée lundi par une bombe placée sous sa voiture, a pointé du doigt le gouvernement. Il l’accuse d’avoir joué un rôle dans ce meurtre.

Matthew Caruana Galizia s’en est notamment pris au « clown » qu’est selon lui le Premier ministre travailliste Joseph Muscat et à son entourage. « Quelques heures après [l’explosion], écrit-il, il faisait des déclarations au Parlement à propos d’une journaliste qu’il a passé une décennie à diaboliser et harceler. » « L’un des sergents de police censé enquêter sur son meurtre, Ramon Mifsud, a posté sur Facebook ‘tout le monde a ce qu’il mérite, bouse de vache! Se sent heureux :)' », a-t-il ensuite ajouté.

Un État-mafia

Pour lui, l’État serait un « État-mafia », dans lequel « on peut voler en morceaux pour avoir exercé ses libertés de base. » Il dénonce par ailleurs une « culture de l’impunité », entretenue par le gouvernement qui aurait rempli ses rangs, ceux de la police et des tribunaux « d’escrocs ». « Si les institutions fonctionnaient correctement, il n’y aurait pas eu d’assassinat sur lequel enquêter, et mes frères et moi aurions toujours une mère », a conclu Matthew Caruana Galizia.

Lundi soir, des rassemblements en hommage à l’ancienne journaliste ont été organisés à Sliema, près de La Valette. La famille de Daphne Caruana Galizia a aussi pu compter sur le soutien du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui a promis une récompense de 20 000 euros pour toute information permettant d’identifier les assassins.