L’armée se prépare au retour éventuel en France de djihadistes du groupe Etat islamique (EI), a déclaré jeudi le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser.
« C’est une crainte de les voir revenir sur le territoire national », a-t-il dit lors d’une présentation des moyens de l’armée de Terre à Versailles-Satory.
« On étudie avec beaucoup de précision quels sont leurs modes d’action. Les services de renseignement oeuvrent de leur côté pour pouvoir cibler de façon assez précise ces gens », a-t-il poursuivi.
L’opération militaire Sentinelle « vise aussi à étudier des scénarios de crise » liés à d’éventuels retours, a relevé le général Bosser, interrogé par un journaliste sur les différents savoir-faire de l’EI, y compris la manipulation d’armes chimiques.
Des centaines de Français ont rejoint les rangs de l’EI en Irak et Syrie où ils se sont battus contre les forces locales soutenues par la coalition internationale sous commandement américain.
La ministre des Armées Florence Parly n’a pas caché qu’elle préférerait voir ces djihadistes expérimentés et déterminés périr dans les combats plutôt que revenir en Europe.
L’opération Sentinelle peut mobiliser jusqu’à 10.000 soldats : 3.000 le sont en permanence, 3.000 (dits échelon de manoeuvre) sont déployés sur des événements spéciaux (compétitions sportives, festivals..) et 3.000 sont en réserve.
« Dans cette couche (de manoeuvre) il y a une volonté de se préparer à des menaces qui pourraient être les nôtres demain et sur lesquelles à mon sens on ne travaille pas assez », a souligné le général Bosser, sans plus de précisions.
Le général Bosser a relevé par ailleurs que l’armée de Terre, sous forte pression depuis la mise en place de Sentinelle, était en train de remonter en puissance.