Doté d’armes létales occidentales, ce pays pourrait provoquer une grande guerre, d’après Iskander Khissamov, rédacteur en chef du site Ukraïna.ru. Or ce serait un conflit qui pourrait toucher l’ensemble de l’Europe …
L’Ukraine, qui renforce son armée en profitant de l’aide américaine et qui recevra prochainement des armes létales de plusieurs pays, risque de déclencher un conflit militaire d’envergure sur le continent européen, a déclaré mardi Iskander Khissamov, rédacteur en chef du site Ukraïna.ru qui a résidé pendant une vingtaine d’années en Ukraine et qui a longtemps présidé l’ONG ukrainienne de moyennes entreprises Club des réformateurs.
«Pour l’instant, cette machine est maladroite et vilaine. Mais […] très rapidement, l’Ukraine recevra les armes les plus modernes — sinon pourquoi l’Amérique aurait organisé tout cela? Et eux-mêmes apprendront à en fabriquer grâce aux technologies étrangères», a indiqué M.Khissamov, qui est aussi rédacteur en chef adjoint du site ukrainien Strana.ua.
Et ce ne sont pas des menaces en l’air comme le montre notamment la déclaration faite le 16 octobre par l’un des représentants républicains au Congrès américain, Will Hurd. Selon lui, le Congrès a voté une aide militaire à Israël et à l’Ukraine qui prévoit 50 millions de dollars pour les armes létales.Par ailleurs, les États-Unis, qui ont débloqué 600 millions de dollars (512,7 millions d’euros) en trois ans pour leur programme d’assistance militaire à l’Ukraine, continuent à former les militaires de ce pays.
Les Canadiens semblent aussi être disposés à subvenir aux besoins de Kiev. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré en septembre, à l’issue d’une rencontre avec le Président ukrainien Piotr Porochenko, que le gouvernement canadien pourrait livrer des armes létales à l’Ukraine.
Selon M.Khissamov, la menace que l’Ukraine équipée d’armes dernier cri représentera pour l’Europe est sous-estimée en Russie et dans d’autres pays. Il a appelé à renoncer à la «condescendance actuelle» à l’égard de cet État.
«La télévision continue d’inculquer au spectateur russe le mépris et, dans le meilleur des cas, la pitié envers l’Ukraine. C’est très néfaste et dangereux. Parce que l’Ukraine actuelle est un ennemi, […] or un ennemi doit être pris au sérieux et traité avec respect. D’autant plus que derrière ce pays se trouve tout l’Occident, doté de la plus grande puissance militaire», a-t-il noté.
Selon les données officielles, Washington ne fournit pas d’armes offensives à Kiev. Mais des photos attestant que les États-Unis ont livré des armes létales à l’Ukraine au printemps 2017 en violation de leur propre embargo sont apparues sur Internet. Selon le site South Front, l’Ukraine a signé un accord avec la société AirTronic USA sur l’achat de 100 lance-roquettes antichar PSRL-1 pour 554.573 dollars.
Pour M.Khissamov, le problème de l’Ukraine doit être réglé le plus vite possible, «parce que d’ici quelques années il pourrait devenir insurmontable».
Dans le même temps, l’Ukraine revend sans crainte des armes et des technologies sensibles à l’étranger et cela a l’air de n’inquiéter personne.
En août dernier, le journal The New York Times a annoncé, se référant à des informations classifiées des services de renseignement américain, que Pyongyang aurait acheté des moteurs fabriqués par l’usine ukrainienne «Ioujmach» pour équiper ses missiles. Il s’est ensuite avéré que les missiliers ukrainiens collaborent avec la Corée du Nord depuis déjà 14 ans.
L’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a annoncé fin septembre que l’Ukraine a acheté des armes en Pologne, en Bulgarie, en Hongrie, ainsi qu’en Roumanie, en Moldavie et en Bosnie-Herzégovine et en a revendu entre autres à l’Éthiopie, au Tchad, à l’Ouganda, aux Émirats arabes unis et à la Corée du Nord. Ces activités constituent une violation flagrante du Traité international sur le commerce des armes (TCA) signé par l’Ukraine.Selon Alexandre Khramtchikhine, chercheur de l’Institut d’analyse politique et militaire, cité par les médias russes, «tout le monde est au courant de ces activités depuis longtemps et personne ne bouge […]. L’Ukraine n’a même pas besoin de se justifier, puisqu’elle a obtenu une indulgence pour tout».
«Qu’y a-t-il de plus important dans une guerre? L’initiative, évidemment. Aujourd’hui, Kiev détermine tous les sujets d’actualité et l’ordre du jour en général – principalement sous la dictée de Washington et avec le soutien total de la plupart des pays occidentaux», a conclu M.Khissamov.