En soutenant la sécession du Kosovo pour plaire à «son frère aîné de Washington», l’Europe a donné leur impulsion aux différentes tendances séparatistes, dont le mouvement de la Catalogne pour son indépendance, a indiqué Vladimir Poutine au Club de Discussion « Valdaï » qui s’est réuni dans la ville russe de Sotchi.
La situation en Catalogne a été engendrée par la politique du deux poids deux mesures de l’Europe qui avait soutenu à l’époque la sécession du Kosovo, a déclaré Vladimir Poutine à la réunion du Club de Discussion Valdaï.
«La situation avec la Catalogne nous montre comment l’Union européenne et le nombre de pays ont dénoncé à l’unanimité les indépendantistes. À cet égard, je dois vous dire une chose : ils auraient dû y penser avant! […] Est-ce que personne ne savait que des contradictions au sein de l’Europe existaient depuis des siècles? Ils le savaient!», a souligné Vladimir Poutine.
Pourtant, a continué le Président russe, l’Europe avait salué la désintégration de certains États et «n’avait pas caché sa joie à cet égard» :
«À quoi bon, il fallait, d’une manière si stupide, en partant de la situation politique actuelle et du désir de plaire, disons franchement, au frère aîné de Washington, soutenir sans réserve la sécession du Kosovo, provoquant des processus similaires dans d’autres régions d’Europe et du monde ?»
C’est pourquoi la situation en Catalogne témoigne une fois de plus la politique du deux poids deux mesures de l’Occident.
«Et maintenant quand « d’autres problèmes importants » ont fait leur apparition, y compris en Catalogne, personne ne l’aime. C’est ce que j’ai appelé le double standard. C’est la boîte de Pandore qu’ils ont ouverte. Ils ont fait sortir le génie de sa lampe», a conclu le Président.
Les tensions s’exacerbent entre Madrid et Barcelone à cause du référendum d’autodétermination organisé en Catalogne le 1er octobre, où plus de 90% des électeurs ont voté pour l’indépendance de la région.
Alors que l’ultimatum lancé par le gouvernement Rajoy a expiré ce jeudi matin, le Président catalan Carles Puigdemont a informé Madrid que la Catalogne n’avait pas déclaré son indépendance mais pourrait le faire si le pouvoir central poursuivait la «répression», notamment en suspendant son autonomie.
Cette éventualité n’a pourtant pas fait fléchir Madrid qui a même enfoncé le clou, annonçant sa détermination de mettre en application l’article 155 de la Constitution dès samedi, ce qui lui permettra de suspendre l’autonomie politique de la Catalogne.