Barcelone et Madrid continuent de jouer au chat et à la souris. Un nouveau rendez-vous crucial annoncé pour samedi.
Dans sa deuxième lettre de la semaine au Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, le président catalan a finalement reconnu par écrit qu’il n’y pas eu légalement de déclaration unilatérale d’indépendance (DUI). Mais Carles Puigdemont a rajouté que si Rajoy « persiste à empêcher le dialogue et que la répression continue », le parlement de Catalogne se réunira pour aller au bout du processus demeuré latent depuis le 10 octobre, et a ajouté une fin de non-recevoir à l’autre demande de Madrid qui était le retour complet « à l’ordre constitutionnel ».
Madrid avait suggéré à Puigdemont d’organiser de nouvelles élections en Catalogne pour sortir de cette crise. Une proposition qui a pu tenter une partie du camp pro-indépendance, surtout au sein du Parti démocrate européen de Catalogne (PDeCat, de Puigdemont), mais personne dans la coalition indépendantiste n’est disposé à accueillir favorablement la moindre proposition venue de Madrid. Surtout après l’arrestation de Jordi Sánchez et Jordi Cuixart, les deux principaux dirigeants de la mouvance souverainiste.
La réaction de Madrid ne s’est pas fait attendre. Samedi prochain, un Conseil des ministres extraordinaire se réunira avec comme seul ordre du jour la situation en Catalogne. Il s’agira uniquement d’établir dans quelle mesure une partie des institutions de la « comunidad autónoma » (région autonome) sera mise sous tutelle directe du gouvernement central, selon l’article 155 de la Constitution d’Espagne. Parallèlement et simultanément à ce Conseil des ministres, Barcelone annonce une manifestation de soutien aux deux Jordi.