De passage à Séoul, le président des États-Unis devrait faire l’impasse sur une visite de la zone la plus militarisée au monde, séparant les deux Corées.
Dans un climat de grande tension sur la péninsule coréenne, Donald Trump, qui effectuera début novembre une vaste tournée asiatique, ne devrait pas se rendre sur la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux Corées. Une visite de la DMZ – « l’un des endroits les plus effrayants au monde » selon les termes de Bill Clinton – est toujours interprétée comme un message fort de la part d’un président américain, un symbole de la solidité des liens entre Washington et Séoul face aux menaces de Pyongyang.
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, la DMZ est probablement la frontière la plus militarisée au monde. Située à quelques dizaines de kilomètres au nord de Séoul, cette bande de terre de 4 km de large et de 248 km de long est parsemée de barrières électrifiées, de champs de mines et de murs antichars.
« Le président va très probablement se rendre dans le camp militaire Humphreys, et cela va être difficile pour lui d’avoir le temps de faire les deux », a indiqué lundi un responsable américain, sous couvert d’anonymat. « Tout n’est pas définitivement tranché », a-t-il cependant ajouté.
Escalade verbale avec Pyongyang
Pyongyang avait en retour, par la voix du chef de sa diplomatie Ri Yong Ho, traité le locataire de la Maison Blanche de « personne dérangée », « mégalomane » et « roi menteur ». Interrogé sur les raisons pour lesquelles Donald Trump ferait l’impasse sur cette étape, le responsable américain a assuré que la question de la sécurité n’était « pas une inquiétude ».
Cette décision ne risque-t-elle pas d’envoyer un message ambigu au régime de Kim Jong-Un? « Le message est que nous sommes les invités du président Moon Jae-In qui nous a convié à nous rendre au Camp Humphreys (situé à environ 90 km au sud de Séoul) », a-t-il simplement répondu, insistant sur le fait que tous les prédécesseurs de M. Trump ne s’étaient pas rendu sur place.
Seul Bush père, depuis Reagan, a fait l’impasse
Depuis la visite de Ronald Reagan sur place en 1983, pourtant, seul George H.W. Bush n’a pas effectué ce déplacement qui donne toujours lieu à des images fortes. « Vous êtes à la frontière entre le monde libre et les forces armées d’un système hostile à tout ce en quoi nous croyons en tant qu’Américains », avait lancé M. Reagan à l’aube des années 80, à l’attention des troupes présentes sur place.
Lors d’une visite sur place en avril cette année, le vice-président Mike Pence avait profité de l’occasion pour adresser un avertissement clair à Pyongyang. « Toutes les options sont sur la table », avait-il déclaré depuis le village frontalier de Panmunjom.
Lors de son passage à Séoul, Donald Trump devrait profiter d’un discours devant l’Assemblée nationale sud-coréenne pour appeler la communauté internationale à augmenter la pression sur le régime de Pyongyang, avec en premier chef Pékin, de loin son principal partenaire économique. Son voyage – le plus long depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier – le mènera également au Japon, en Chine, aux Philippines et au Vietnam.