Près de l’île de Roatán (Honduras), se trouve une zone de 10 kilomètres de long sur laquelle se trouve des millions de déchets éparpillés sur les eaux turquoise caribéennes.
Beaucoup la considèrent comme «l’île aux coraux magiques», mais en réalité, Roatán est en train de devenir une déchetterie à ciel ouvert. A une cinquantaine de mètres des côtes de cet -autrefois- paradis, logé dans la mer des Caraïbes en Honduras, est apparue une route de déchets longue de 10 kilomètres, nous confie Caroline Power, photographe basée sur cette île. Selon elle, les détritus se sont tellement accumulés autour de Roatán qu’ils forment désormais de gigantesques lignes, au gré des courants. «Il y avait une route de déchets d’au moins 10 kilomètres de long et 200 mètres de large. Ces lignes se forment au-dessus des sargasses, une variété d’algues de haute-mer, qui sont un habitat crucial pour les poissons et les espèces de tortues. Mais sur les photos, on peut voir que la quantité de déchets dépassait considérablement celle des algues», explique-t-elle.
Parmi les millions de déchets flottants : des morceaux de plastique et de polystyrène brisés par les vagues, mais aussi des fourchettes, cuillères, bouteilles et assiettes en plastique, ainsi que des déchets médicaux, des couches et des chaussures, «surtout des Crocs pour une raison étrange», précise-t-elle.
Sous l’eau: même constat
Mais cette pollution marine ne s’arrête pas qu’en surface. Sous l’eau, Caroline Power a également observé la présence de détritus. «Partout où j’ai plongé, il y avait des sacs en plastique de toutes les formes et de toutes les tailles. Malheureusement, beaucoup de tortues, de poissons et de baleines confondront ces morceaux de plastique avec de la nourriture», s’indigne-t-elle, avant d’ajouter: «Les gens savent depuis longtemps que nous sommes confrontés à une crise globale des déchets, mais entendre et voir sont deux choses différentes. Beaucoup d’entre eux ne prennent pas le temps de changer leurs habitudes quotidiennes, alors que cela pourrait réduire considérablement l’empreinte écologique globale, et, à terme, ces monstres marins».
Dans une interview donnée au magazine «Sciences et Avenir» en 2016, Patrick Deixonne, navigateur-explorateur qui a étudié le gyre de l’Atlantique Nord, là où tourbillonnent des milliards de déchets plastique, estimait à 300 millions de tonnes la quantité de plastique présente dans les océans.