Hasard du calendrier, la fondation Yvette Roudy, hébergée par la Fondation de France, vient de voir le jour en pleine affaire Weinstein, sur fond de libération de la parole des femmes en matière de harcèlement. « Je trouve très bien que la parole des femmes se libère, réagit-elle. Il y avait une sorte d’omerta imposée par ceux qui font la morale et la loi, les hommes, afin que les femmes se sentent coupables et n’osent pas parler. Ce qui leur permettait de continuer de s’adonner à leurs faiblesses. »

La fin d’un système

Or, « la libération de la parole amène une riposte de ces messieurs, qui imaginent qu’elles doivent apporter la preuve de ce qu’elles avancent. Mais c’est à eux de donner la preuve qu’ils ne se sont pas adonnés à quelque chose de répréhensible ».

Si au travers de sa fondation, elle ne luttera évidemment pas que contre le harcèlement sexuel, « tout est lié ». Aussi a-t-elle mis deux thèmes en avant : « un qui agace le patronat et un second qui ne plaira pas au pape », lance-t-elle.

À savoir l’égalité professionnelle, « pour laquelle j’avais fait voter une loi qui n’est toujours pas appliquée. Je suis prête à aider les femmes qui susceptibles de porter plainte contre des entreprises ». Mais aussi la défense « du droit à disposer de son corps ». Ce qui passe par l’accès à l’éducation et à l’information sur les sujets comme l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

« Certains progrès ont été accomplis, a-t-elle conclu lors du discours inaugural. Il reste néanmoins un long chemin à parcourir. Chacun peut et doit s’en saisir. Faire avancer l’égalité femme-homme, c’est au bénéfice de toutes et de tous. »