Brexit : universités britanniques redoutent une censure de leurs programmes

Un député conservateur britannique a envoyé une lettre aux responsables des universités du pays pour leur demander « les noms des professeurs chargés des cours sur le Brexit ». Ces derniers craignent de se voir imposer une forme de censure.

Le monde universitaire britannique est en émoi depuis que Chris Heaton-Harris, un élu tory à la Chambre des communes, a envoyé une lettre aux responsables des universités du pays pour leur demander « les noms des professeurs […] chargés des cours sur les affaires européennes, et en particulier sur le Brexit ».

Les universitaires craignent de se voir imposer une forme de censure. Alistair Jarvis, responsable de l’association des recteurs d’université, a dénoncé « une inquiétante tentative de porter atteinte à la liberté d’enseignement ».

David Green, vice-chancelier de l’Université de Worcester, a, lui, confié avoir eu froid dans le dos en lisant cette lettre : « Cette missive demandant simplement des informations pourrait sembler vraiment innocente mais elle représente vraiment un grand, grand danger ».

Un porte-parole de la Première ministre Theresa May a tenté d’éteindre l’incendie provoqué par cette lettre en affirmant que Chris Heaton-Harris l’avait envoyée en son nom propre, en tant que membre du Parlement.

« Pour être tout à fait clair, je crois à la liberté d’expression dans nos universités et à la tenue d’un débat vigoureux et ouvert sur le Brexit », a réagi le principal intéressé sur Twitter.

Selon une enquête du syndicat University and College Union (UCU) rendue publique en janvier dernier, environ 90 % des universitaires en Grande-Bretagne pensent que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne aura des conséquences négatives sur l’enseignement supérieur.