Des associations catalanes des Pyrénées-Orientales ont lancé un collectif « pour organiser et coordonner la solidarité » à l’égard des catalans du Sud, à l’heure où le gouvernement espagnol s’apprête à prendre le contrôle de leurs institutions.
Ce « Comité de solidaritat catalana » doit se réunir pour la première fois mercredi soir à Perpignan.
« Il y a une solidarité spontanée envers les Catalans et beaucoup d’initiatives qui se manifestent », a indiqué à l’AFP Pierre Manzanares, membre d’Omnium cultural, plus grande association citoyenne et culturelle de Catalogne, et un des organisateurs de la réunion de mercredi.
« Il y a urgence à organiser cette solidarité », estime Hervé Pi, coordinateur de l’antenne française de l’ANC (autre association indépendantiste), « vu les agressions, la répression de l’Etat espagnol et l’absence de réaction des Etats européens ». Pi veut aussi « ouvrir un compte bancaire pour aider ceux qui peuvent en avoir besoin en cas d’arrestation » par les autorités espagnoles.
Manzanares juge également nécessaire « d’organiser jusqu’à l’accueil de ceux qui seraient menacés », alors que des militants pro-indépendantistes du département ont offert « l’hospitalité au président Carles Puigdemont pour un gouvernement catalan en exil à Perpignan ». « L’accueil du gouvernement catalan n’est pas à exclure », a déclaré Manzanares, mais aussi « celui des parlementaires indépendantistes et des cadres administratifs qui pourraient être destitués ».
« Et pourquoi pas envisager, puisque Madrid menace de mettre sous tutelle les médias publics, qu’une partie des journalistes ne franchissent la frontière et organisent (depuis la France NDLR) une agence d’information »?, a poursuivi Manzanares.
Cet accueil de personnes qui choisiraient l’exil « n’est pas à l’ordre du jour », tempère Pi, ajoutant toutefois que « si un jour il y a des gens obligés de fuir, nous serions prêts ». Des manifestations sont organisées régulièrement à Perpignan au rythme des évènements qui secouent la Catalogne.