Les compagnies aériennes internationales vont commencer à appliquer progressivement jeudi de nouvelles mesures de sécurité pour leurs vols vers les Etats-Unis avec notamment des interrogatoires plus détaillés pour les passagers, ont indiqué plusieurs d’entre-elles mercredi.
Emirates, Air France, Lufthansa et Norwegian confirment que les autorités américaines avaient demandé des contrôles plus stricts, et d’autres compagnies ont indiqué dans des communiqués qu’elles devaient également s’y soumettre. Mais les détails de ces nouvelles mesures, qui rentrent dans le cadre de la politique d’immigration appliquée par l’administration Trump, restent flous.
“En plus du contrôle des appareils électroniques déjà en place, les voyageurs à destination des Etats-Unis pourraient maintenant également être soumis à de courts entretiens à l’enregistrement, lors de la vérification des documents ou aux portes d’embarquement”, a déclaré un porte-parole de Lufthansa, précisant que ces nouvelles mesures entreraient en vigueur jeudi.
Selon Emirates, les passagers vont être soumis à des “entretiens au comptoir d’enregistrement” alors qu’Air France a indiqué qu’elle mènerait des “entretiens de sûreté” supplémentaires.
Selon le service de presse d’Air France, ces dispositions concerneront à partir de la semaine prochaine tous les vols à destination des Etats-Unis.
“Il s’agit d’un interrogatoire supplémentaire des passagers qui conditionne leur accès à l’avion, à la demande des autorités américaines. 100% des passagers au départ de Paris et les passagers en correspondance sur les vols Air France devront remplir ce questionnaire avant d’embarquer. Au-delà du questionnaire, on nous demande aussi des mesures de sûreté supplémentaires autour de l’avion, cabine et soute, avant le départ”, a-t-on ajouté de même source.
Cathay Pacific a précisé qu’elle mettrait fin à la possibilité pour ses passagers vers les Etats-Unis d’enregistrer leurs bagages depuis chez eux ou à l’extérieur de l’aéroport et qu’elle mènerait également des entretiens aux portes d’embarquement.
Les compagnies ont indiqué que les passagers devaient prévoir d’arriver plus tôt pour tenir compte des délais que ces nouvelles mesures pourraient entraîner.
Norwegian a indiqué qu’elle préviendrait ses passagers par SMS et que les comptoirs d’enregistrement seraient ouverts quatre heures avant le départ du vol.
Les autorités américaines n’ont pas fait de commentaire sur ces mesures, mais elles interviennent après que le président Trump a pris un décret mardi mettant fin à un moratorium sur l’entrée aux Etats-Unis des réfugiés tout en le maintenant pour 11 pays, pratiquement tous majoritairement musulmans.
L’administration américaine avait précédemment interdit les ordinateurs et certains équipements électroniques en cabine sur les vols en provenance de plusieurs aéroports du Moyen-Orient et tenté d’imposer une interdiction d’entrée pour plusieurs pays, mais cette mesure fait actuellement l’objet de recours judiciaires qui empêchent son application.
La Maison-Blanche affirme que cette initiative vise à protéger le pays d’actes de terrorisme mais des voix se sont élevées pour dénoncer ce qui leur apparaît comme des mesures visant les musulmans.
La semaine dernière, des élus du Congrès américain se sont rendus dans des aéroports d’Europe et du Moyen-Orient pour inspecter les conditions de sécurité en place et discuter de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme.
“Cette visite en Europe et au Moyen-Orient est intervenue à un moment crucial, car les terroristes restent déterminés à détruire des avions”, a déclaré mercredi le représentant John Katkoin. “Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour devancer la menace évolutive envers le secteur mondial de l’aviation”, a-t-il ajouté