Des milliers d’habitants de Téhéran sont sortis dans les rues aux cris de « Mort à l’Amérique » pour dénoncer la politique « anti-iranienne » du président Donald Trump, devant l’ex-ambassade américaine, à l’occasion de l’anniversaire de son occupation en 1979.
Comme tous les ans, des manifestants ont scandé les slogans « Mort à l’Amérique », « Mort à Israël » et brûlé des drapeaux américains. D’autres avaient apporté des effigies de M. Trump, qu’ils frappaient à coups de bâton, a constaté un journaliste de l’AFP.
Une maquette grandeur nature d’un missile balistique a été exhibée devant l’enceinte de l’ex-ambassade en signe de « résistance » face aux Etats-Unis, qui ont récemment adopté de nouvelles sanctions contre le programme balistique de l’Iran et les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du pays.
« Cette année, la politique anti-iranienne de Trump a mobilisé davantage les Iraniens », a déclaré Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale.
« Le peuple iranien considère l’Amérique criminelle comme son principal ennemi et condamne les propos dénigrants du président honni des Etats-Unis contre le grand peuple iranien et les Gardiens de la révolution », affirme le communiqué final du rassemblement, lu à la tribune.
Le président américain a récemment durci encore le ton à l’égard de Téhéran, qu’il accuse de semer le chaos au Moyen-Orient. Il a menacé mi-octobre de sortir les Etats-Unis de l’accord nucléaire « à tout moment », demandant au Congrès de prévoir de nouvelles sanctions économiques contre Téhéran.
Washington a renforcé ses sanctions contre les Gardiens de la Révolution. Le Trésor américain a ajouté mardi les noms d’une quarantaine de personnes morales ou physiques iraniennes à la liste des personnes visées par son programme punitif « antiterroriste ».
L’accord nucléaire conclu en 2015 entre l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) avait pourtant permis un relatif apaisement entre Téhéran et Washington.
Jeudi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a répété qu’il ne fallait jamais « oublier que les Etats-Unis sont les ennemis ». « Céder devant les Américains les rend plus agressifs et insolents. La seule solution est de résister », a-t-il lancé.