Donald Trump s’est lancé dans une tournée difficile à l’Extrême-Orient

Le président américain entame ce vendredi 3 novembre sa première tournée en Asie depuis son arrivée à la Maison Blanche.

Un voyage de onze jours qui le mènera au Japon, en Corée du Sud, en Chine, au Vietnam et aux Philippines. Affaibli par l’affaire des ingérences russes dans la dernière présidentielle américaine, Donald Trump va devoir rassurer ses alliés asiatiques – inquiets du fait de la menace nord-coréenne – et tenter de positionner durablement les Etats-Unis sur les marchés de la région.

Ces derniers jours, la présidence américaine a insisté sur la durée « exceptionnelle » de cette première tournée de Donald Trump en Asie, gage de « l’engagement du président vis-à-vis des alliés de longue date des Etats-Unis dans la région ». Certains pays asiatiques ont pourtant des doutes quant aux intentions du nouveau locataire de la Maison Blanche.

Méfiance à l’égard du président Trump

Et pour cause : candidat, Donald Trump n’a cessé de marteler sa volonté de redéfinir les alliances de Washington. Selon lui, le Japon et la Corée du Sud devraient par exemple assurer leur propre défense face à la Corée du Nord. Ces propos ont suscité inquiétudes et incertitudes, non seulement parmi les dirigeants et les classes politiques des pays d’Asie, mais aussi au sein de leurs populations.

« En Corée du Sud, vous avez aujourd’hui la majorité de la population qui ne fait plus confiance aux Etats-Unis dans le cas d’une confrontation avec la Corée du Nord », constate Barthélémy Courmont, directeur de recherches à l’Institut des relations internationales et stratégiques. « Beaucoup de pays en Asie attendent donc du président Trump une réaffirmation du soutien sécuritaire de Washington, un signal clair que les Etats-Unis comptent rester stratégiquement présents dans la région. »

Une fois Donald Trump à la Maison Blanche, ses réactions erratiques face aux provocations nord-coréennes n’ont pas non plus été de nature à rassurer ses alliés, ni d’apaiser les tensions que suscite le programme nucléaire et balistique de Pyongyang. « Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis sont prêts à une option militaire si la crise devait en arriver là. C’est ce qu’a formalisé Donald Trump lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre », observe Martin Quencez, spécialiste des relations transatlantiques au German Marshall Fund.

« Ces dernières semaines, il semblerait néanmoins que l’administration opte finalement pour une stratégie assez classique : entre de nouvelles sanctions contre le régime nord-coréen et des pressions diplomatiques sur la Chine pour que la Corée du Nord revienne à la table des négociations ». Martin Quencez ne s’attend pas à ce que Donald Trump formule durant sa tournée diplomatique une véritable nouvelle stratégie américaine face à la Corée du Nord.

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