L’agence de presse Bloomberg a calculé que le prince saoudien Al-Walid ben Talal, l’une des personnes les plus riches du Moyen-Orient, avait perdu 1,2 milliard de dollars en 48 heures après son arrestation.
Le prince fait partie des ministres et des membres de la famille royale arrêtés samedi 4 novembre et soupçonnés de corruption.
La cotation de la compagnie d’investissement du prince Kingdom Holding a chuté de 9,9% le premier jour suivant son interpellation, et à la fermeture des échanges elle a atteint son minimum depuis décembre 2011. Lundi 6 novembre, Bloomberg a estimé la fortune d’Al-Walid à 17,8 milliards de dollars. Selon le Wall Street Journal, les accusations n’ont pas encore été portées contre le prince, soupçonné de blanchiment d’argent. Selon le quotidien Vedomosti.Dans une interview à CNBC en octobre, Al-Walid avait reconnu avoir investi dans le groupe bancaire Citigroup, Twitter, la compagnie 21st Century Fox et le magasin en ligne chinois JD.com. L’homme d’affaires contrôle à parts égales avec Bill Gates le réseau hôtelier Four Seasons Hotels & Resorts (à travers les compagnies Kingdom Hotels et Cascade Investments, 5% sont détenus par le fondateur du réseau Isadore Sharp). Le prince est également le propriétaire des bâtiments de certains hôtels historiques, notamment George-V à Paris et Savoy à Londres, ainsi que des hôtels modernes comme le Four Seasons Toronto.
La commission anticorruption saoudienne a été créée sur ordre du roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a été nommé à sa tête. La commission a débuté son travail samedi 4 novembre et dès le lendemain était annoncée l’arrestation de plusieurs dizaines de personnes. Parmi eux 11 princes, quatre ministres, des anciens ministres, leurs adjoints et des entrepreneurs. Tout ont été placés dans un hôtel cinq étoiles. Le marché boursier saoudien a enregistré une chute mais les prix du pétrole ont augmenté: le baril de Brent s’échange à plus de 64 dollars — un record depuis plus de deux ans.