Qu’il soit en meeting devant ses supporteurs ou dans le bureau Ovale, Donald Trump reste le même :
(le début)
provocateur et imprévisible, ennemi déclaré du politiquement correct et des conventions… « Welcome to the very famous White House », lançait-il en préambule d’une conférence de presse commune avec son hôte le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 10 février, moins de trois semaines après son investiture. Sourires dans les travées, face à la naïveté d’un président qui parle de l’épicentre du pouvoir américain comme s’il s’agissait d’un casino « très célèbre »…
« C’est une poubelle. » Voilà ce qu’il aurait pourtant confié à ses partenaires de golf, à propos de sa nouvelle demeure, quelque mois après son installation. Bien entendu, il a ensuite démenti (« Fake news », a-t-il twitté). Dès son arrivée, Trump a pourtant tout fait pour imprimer sa marque. Il a commencé par remplacer les rideaux marron-rouge d’Obama par d’autres, dorés, dans le bureau Ovale. A troqué le papier peint à rayures contre un nouveau, beige à motifs surimprimés. A changé la climatisation car, paraît-il, ça sentait mauvais par endroits. La Maison-Blanche avait, il est vrai, besoin d’un gros lifting. D’un esprit casanier, Trump n’aime pas les lieux, lui qui, jusqu’à janvier dernier, avait occupé pendant trente-cinq ans le même bureau dans la Trump Tower de New York, entouré de photos de lui en une de magazines.
Dans le bureau Ovale, il a opté pour la sobriété, se contentant de poser le portrait en noir et blanc de son père bien en évidence derrière le fauteuil présidentiel. Mais dans la West Wing, l’aile du pouvoir où travaille son staff, il s’est lâché. Certains murs sont recouverts de photos. Dans l’antichambre de la salle de presse, on peut admirer un grand portrait de lui et Melania, somptueuse dans une robe longue jaune à motifs. La décoration évolue en fonction de l’actualité. Dans un couloir qui mène au bureau Ovale, on apercevait, en juin dernier, une photo du visage de Trump projeté sur un grand immeuble lors de sa visite officielle en Arabie saoudite, et une autre où il est seul, la main posée sur le mur des Lamentations. Trump s’aime et veut que ça se voie. Chaque vendredi soir, son service de presse envoie un récapitulatif des « photos de la semaine », léchées, posées façon présidentielle.