Vingt-trois pays de l’UE s’engagent à plus de coopération militaire

Vingt-trois pays de l’Union européenne se sont engagés dans une « coopération » militaire inédite, pour le développement d’armements ou le lancement d’opérations extérieures, avec pour ambition affichée de relancer l’Europe de la Défense.

La France et l’Allemagne ont fait un pas important lundi 13 novembre vers l’intégration des politiques de défense en Europe, avec la signature d’un pacte englobant 21 autres pays de l’Union européenne.

Ces pays se sont engagés dans une « coopération » militaire inédite, pour le développement d’armements ou le lancement d’opérations extérieures.

« Nous vivons un moment historique pour la défense européenne », a commenté la diplomate en chef de l’Union, Federica Mogherini, à l’issue de la signature par les ministres de 23 États membres de l’UE d’un document où sont listés 20 « engagements » jetant les bases de leur « coopération structurée permanente » (CSP). Cette dernière estime que ce nouvel outil va « permettre de développer davantage nos capacités militaires pour renforcer notre autonomie stratégique ».

La France et l’Allemagne espèrent renforcer ainsi la coopération militaire entre les États européens, tant sur les effectifs que sur les matériels, après des années de réductions budgétaires dans les programmes de défense et une tendance à se reposer sur la puissance américaine dans le cadre de l’Otan.

Ce pacte est le projet le plus ambitieux dans le domaine de la défense européenne depuis des décennies. Il incombera aux chefs d’État et de gouvernement de l’UE de l’entériner officiellement lors du Conseil européen du mois prochain. Depuis l’échec de la mise en place d’une Communauté européenne de Défense (CED) il y a 60 ans, les Européens n’ont jamais réussi à avancer dans ce domaine, la plupart des pays gardant jalousement la main sur ce qui, à leurs yeux, relevait strictement de la souveraineté nationale.

Mais une succession de crises depuis 2014 (annexion de la Crimée par la Russie et conflit dans l’est de l’Ukraine, vague de réfugiés), puis le vote du Brexit et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, ont changé la donne.