«La Pologne est ciblée par des missiles de Kaliningrad», «L’Europe sous l’ombre d’Iskander», attise l’atmosphère de peur Rzeczpospolita, alors qu’il ne s’agit que d’une réaction de Moscou au déploiement en Pologne de troupes d’un pays qui est le principal rival géopolitique de la Russie, a déclaré un journaliste polonais indépendant.
Encore avant la décision de la Pologne d’accueillir sur son territoire une base de missiles américains, la Russie a prévenu que si cela se produisait, elle devrait elle aussi renforcer sa défense à Kaliningrad afin de répondre de façon symétrique à l’augmentation de la présence militaire des États-Unis dans cette partie de l’Europe, a rappelé à Sputnik Janusz Niedzwiedzki.
«L’augmentation de la puissance balistique russe à Kaliningrad a suivi la décision de Varsovie d’installer des missiles américains en Pologne, et le ministre russe de la Défense en avait d’ailleurs plus d’une fois prévenu les autorités polonaises», a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Et d’expliquer que si le principal adversaire géopolitique de la Russie déployait ses sites militaires à proximité de ses frontières, Moscou devait tout naturellement renforcer son propre potentiel de défense.
«Notre plus grand voisin s’entête envers et contre tout à moderniser son armée, dont l’Otan, et en premier lieu les pays baltes et la Pologne sont les ennemis essentiels, bien que cela contredise tout simplement le bon sens et la géopolitique», écrit l’auteur d’un article dans Rzeczpospolita.
Selon Janusz Niedzwiedzki, ce dernier passe sous silence que la Russie peut percevoir elle aussi la menace émanant du «flanc est de l’Otan» et des autorités polonaises hostiles à son égard.
«Il y convient sans doute de rappeler les commentaires des médias occidentaux et surtout polonais à propos des récents exercices militaires Zapad 2017. Pendant deux mois, l’opinion polonaise a été intimidée par des publications, selon lesquelles ces manœuvres pourraient dégénérer en agression contre la Pologne, ou par l’occupation de la Biélorussie. Néanmoins, les exercices se sont achevés et l’armée russe s’est retirée du territoire biélorusse», a poursuivi le journaliste.
«Quoi qu’il en soit, la Russie fait preuve de retenue, mais la logique la plus simple suggère que le renforcement du potentiel militaire et l’aggravation de la tension sur le «flanc est» de l’Otan ne manqueront pas de provoquer le renforcement de la défense russe. Et ce d’autant plus que ce processus implique les Américains qui ne doivent pas y être présents», a constaté M.Niedzwiedzki.
Et de conclure que le déploiement en Pologne de troupes d’un pays, principal rival géopolitique de la Russie, n’aurait pu avoir un autre résultat.