Un homme et une femme, âgés de 25 et 22 ans, ont été arrêtés mardi à leur arrivée à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Ils sont suspectés, séparément, d’avoir tenté de rallier la Syrie.
Chacun de leur côté, ils sont soupçonnés d’avoir essayé de rejoindre la zone de combat djihadiste en Syrie. Un homme et une femme ont été arrêtés mardi à leur arrivée à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, selon une source judiciaire à l’AFP. À leur descente d’avion, en provenance d’Istanbul en Turquie, cet homme de 25 ans et cette femme de 22 ans ont été placés en garde à vue dans le cadre de deux enquêtes préliminaires distinctes ouvertes pour «association de malfaiteur terroriste», a précisé cette source. Ces deux procédures sont confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
La jeune femme était accompagnée d’un enfant en bas âge. Elle avait quitté la France dans le courant de l’été et aurait probablement passé la frontière entre la Turquie et la Syrie, avant de faire demi-tour, selon une source proche du dossier. Le jeune homme, lui, était parti au mois d’octobre. Selon les informations de RTL, cette femme «a répondu à l’appel et à la propagande du djihadiste niçois» Oumar Diaby, un des plus célèbres recruteurs français. C’est ce que cherchent à établir les enquêteurs, selon la source proche du dossier. Oumar Diaby, un Franco-sénégalais devenu prêcheur, notamment via internet, avait rejoint la Syrie en 2013 où il a pris la tête d’une brigade djihadiste composée de jeunes Français, pour la plupart originaires comme lui de la région de Nice.
Selon les autorités américaines, qui l’ont désigné en 2016 comme «terroriste international», Oumar Diaby a mené un groupe d’une cinquantaine de volontaires français pour combattre dans les rangs du Front al-Nosra, ancienne branche syrienne d’al-Qaida devenu la composante essentielle de la coalition Tahrir al-Cham. Avant son départ, il était considéré comme un proche de Forsane Alizza, un groupuscule islamiste dissout en 2012 par le gouvernement. «Il n’y a quasiment plus de départs vers la Syrie depuis dix-huit mois», a expliqué une autre source proche de ces dossiers, notamment grâce à l’action des services de renseignements en France et de la surveillance renforcée de la frontière turco-syrienne.
Mercredi, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a estimé devant l’Assemblée nationale qu’il y avait encore dans la zone de conflit syro-irakienne 700 ressortissants français partis rejoindre l’État islamique. Ceux qui reviendront en France seront «évidemment incarcérés quand ils ont commis des faits criminels en Syrie et en Irak», a-t-il réaffirmé. Il a précisé que 120 des 178 hommes jusqu’ici revenus en France avaient été écroués, les autres faisant l’objet d’une surveillance des services de sécurité. Sur les 167 femmes rentrées en France et suivies par la justice et les services de sécurité, 15 sont écrouées, a ajouté le ministre de l’Intérieur, selon qui les mineurs sont pour leur part au nombre de 59.