Exclu des LR mais ne souhaitant pas adhérer, «pour le moment» à la République en marche, le premier ministre se sent «à l’aise avec cette majorité».
Il reçoit régulièrement les élus à Matignon et, «quand il le peut», va voir les militants lors de ses déplacements en province.
«Je n’ai jamais vu d’ambition présidentielle chez Edouard Philippe.» Cet ami du premier ministre détient peut-être la clé de compréhension d’une situation originale qui voit le locataire de Matignon ne s’appuyer politiquement sur aucune troupe pour tenter d’exister face au président de la République. Pour ce proche, il faut se mettre à la place d’Édouard Philippe: «Même dans ses rêves les plus fous, il n’imaginait pas être premier ministre. Si Alain Juppé avait gagné la primaire puis la présidentielle, il aurait été tout au plus ministre. Avec François Fillon à l’Elysée, c’était les mines de sel.» Dit autrement, on comprend que l’ancien maire du Havre soit heureux dans son job et compte en profiter sans se projeter tout de suite dans une autre fonction.
Au fond, le système politique français retrouve, avec Edouard Philippe à Matignon, une configuration qu’il n’a pas connu depuis longtemps.