Des représentants du Parlement européen et des Etats membres ont trouvé un compromis samedi sur le budget 2018 de l’UE qui acte une réduction des financements à la Turquie en raison de « la détérioration » de la démocratie dans ce pays.
Ce budget de l’Union européenne atteint 160,1 milliards d’euros en termes d’engagements (sommes prévues pour des programmes qui peuvent s’étendre sur plus d’une année) et 144,7 milliards en termes de paiements (sommes effectivement dépensées).
« Le budget 2018 se concentre fortement sur des priorités comme soutenir la croissance économique et créer des emplois, renforcer la sécurité et répondre aux défis posés par la migration », a affirmé le vice-ministre estonien des Finances Märt Kivine, qui a présidé les négociations, dans un communiqué.
Cet accord, conclu dans la nuit, doit encore être formellement adopté par le Conseil de l’UE, représentant les Etats membres, avant un vote du Parlement en session plénière, prévu le 30 novembre.
Pour les fonds destinés à aider la Turquie à mettre en oeuvre des réformes dans le cadre de ses négociations d’adhésion à l’UE, les Européens ont décidé une réduction en guise d’avertissement à Ankara.
Une coupe de 105 millions d’euros dans les paiements, et un blocage de 70 millions d’euros dans les engagements, ont été annoncés par les eurodéputés « qui jugent préoccupante la détérioration de la démocratie, de l’Etat de droit et de droits de l’homme » en Turquie, selon un communiqué.
Des dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, avaient plaidé en octobre pour une réduction ou une « réorientation » des financements liés aux négociations d’adhésion avec la Turquie, afin de marquer leurs désaccords avec Ankara.
Plusieurs pays européens ont connu des épisodes de graves tensions avec la Turquie depuis le coup d’Etat avorté de juillet 2016, auquel Ankara a répondu par de vastes purges et des dizaines de milliers d’incarcérations.
Plus de 4 milliards d’euros sont prévus dans le budget de l’UE, sur la période 2014-2020, pour aider le gouvernement turc à mettre en oeuvre des réformes visant à se rapprocher de l’UE, notamment pour améliorer la gouvernance et la démocratie, l’Etat de droit et le respect des droits fondamentaux.
Toutefois, en raison du blocage quasi complet des négociations depuis des années, moins de 400 millions d’euros ont été alloués à des projets.
En 2017, l’UE s’était dotée d’un budget global de 157,9 milliards d’euros en termes d’engagements et de 134,5 milliards en termes de paiements effectifs.